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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 5
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Lostalot, Alfred de: Charles Gounod
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0455

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CHARLES GOUNOD

L’art français vient de
faire une perte considé-
rable : Gounod mort, c’est
au sentiment de la foule,
en France et plus encore
à l’étranger, notre plus
haute personnalité musi-
cale qui disparaît.

En ceci comme en
beaucoup de choses, la
foule me semble avoir
raison. Quelque opinion
que l’on ait à propos de
l’excellence de tel ou tel
procédé d’expression , le
mérite d’un artiste ne s’en
mesure pas moins à l’éten-
due de ses dons naturels,
à la quantité d’invention
et de charme qu’il aura
mise dans ses œuvres. A ce point de vue, Gounod tient incontestablement la
première place parmi nos musiciens actuels. Il n’est,, d’ailleurs, aucun d’eux,
j’en suis convaincu, qui ne s’incline sincèrement devant la maîtrise de l’auteur
de Faust et de Philémon et Bctucis, car ce ne fut pas seulement un charmeur
d’instinct: le compositeur connaissait admirablement son métier; tous
s’accordent à proclamer la pureté de son style et l’éclat de son orchestration.

La part de Gounod, arrivant au déclin des maîtres de l’opéra, est celle d’un
novateur; il créa une formule dont lui et quelques-uns de ses imitateurs ont,
quoi qu’on dise, tiré un excellent parti : il a pu avoir le regret de voir cette for-
 
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