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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Leprieur, Paul: Correspondance d'Angleterre
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CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

l’exposition DE BURNE-JONES A LA NEW GALLERY. — L’EXPOSITION DE SIGNORELLI
AU BURLINGTON FINE ARTS CLUB. — LES SALONS DE LONDRES. — L’iMPRESSION-
NISME D’ÉCOSSE A Là GRAFTON GALLERY ET AU NEW ENGLISH CLUB.

S

près le plaisir de découvrir, d’éprouver une sensation neuve, inex-
primée, inédite — chose rare s’il en fut au monde — il n’est rien
de tel que de vérifier par l’expérience et de confirmer ses émo-
tions, d’entrer plus profondément dans les joies ressenties, et de
se prouver à soi-même qu’on a eu raison d’admirer. L’Angleterre,
qui nous est apparue l’an dernier comme le pays des surprises et
des jouissances d’art raffinées, quoique plus somnolente cette année et ne justifiant
pas complètement nos enthousiasmes, ne nous en offre pas moins encore plus d’un
attrait. On a pu voir par le récit de M. Phillips, il y a quelques mois, combien
l’exposition d’hiver de la Royal Academy, cette exhibition des Old Masters, qui se
renouvelle depuis vingt-quatre ans avec une régularité exemplaire, apportait
jusque dans l’exploitation d’un vieux thème, qu’on croirait épuisé à la longue, de
nouveauté, d’imprévu, de motifs de curiosité et d’intérêt. En toute chose, se retrouve
ici un certain piquant fait pour nous plaire. Les entreprises y ont plus d’audace
qu’ailleurs ; les excentricités y sont plus colorées, plus savoureuses et plus franches;
et, qu’on s’intéresse aux maîtres anciens et à ceux qui leur ressemblent, ou aux
novateurs plus hardis résolument tournés vers l’avenir, chacun y peut trouver
régal à son goût.

Entre tous les événements artistiques de ce début d’année, il n’en est pas, à coup
sûr, de plus considérable que l’exposition des oeuvres de M. Burne-Jones, ouverte
pendant plusieurs mois, avec le plus grand succès, à la New Gallery. Si nous
n’avions quelque pudeur à revenir sur un sujet déjà traité, ou au moins effleuré
par nous dans la Gazette, nous aimerions nous y étendre. Qu’il nous soit permis
toutefois de joindre nos hommages à ceux de la foule, en essayant de compléter
sur quelques points les choses dites précédemment. La Revue qui a honoré le maître
avant l’heure se doit à elle-même de ne pas laisser passer inaperçu son triomphe,
mais de l’enregistrer au contraire avec joie, surtout en ce moment où les envois
faits par lui au Chainp-de-Mârs, et qui risqueraient de tromper le public français,
 
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