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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Bouchot, Henri: Les salons de 1893, [2]: dessins, gravure, architecture
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0047

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LES SALONS DE 1893.

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recherches savantes inspirées des vieux bois primitifs, réduites à
leurs contours, et plaquées de couleurs à l’eau comme les estampes
japonaises. Une chose manque cependant à cette exposition : quel-
qu’une de ces planches sur bois merveilleuses, défiant la copie,
répandues dans les journaux illustrés, sans souci d’elles ensuite.
Lepère se fût ainsi montré complet; de moins doués n’y eussent point
failli; lui, n’a pas osé par crainte d’ennuyer. Ce sont ses expressions
mêmes.

D’entre les peintres, ce sont pour cette fois MM. Duez, Liebermann
etHelleu qui expriment le plus de nouveautés en gravure; M. Helleu
surtout, égrenant beaucoup d’esprit parisien en ses pointes sèches.
Ensuite deux professionnels éminents qui n’ont point cru devoir
imposer leur gloire, MM. Waltner et Bracquemond : M. Michel
Cazin; M. Delavallée, tâtant d’un moyen déjà vieux en le rajeunis-
sant, l’aquatinte mêlée à l’eau-forte; M. Dumoulin exposant les
portraits de trois personnages célèbres; M. Renouard confondant les
gens de l’Opéra et certains animaux dans une commune passion. C’est
là bien tout ce qui est soi, et ce n’est pas loin d’être l’exposition
entière. Qu’on y joigne pour la lithographie M. Lunois, très attrayant
dans une suite de vignettes pour l’illustration d’un livre publié par
Germain Bapst, et son Évocation chez les spirites, et des tirages en
couleurs; M. Dulac interprétant le paysage comme fait M. Pointelin
en peinture, on aura épuisé la veine originale et nommé tous ses
fervents.

Alors dans la traduction on aura M. Boilvin et feu Lerat, le
brave artiste, tous deux reproduisant des Meissonier (celui de Lerat
laissé inachevé par la mort), M. Kœpping, spécialiste de Rembrandt,
et qui s’est créé un vocabulaire particulier pour exprimer les puis-
sances du maître; M. Louis Muller avec la bonne estampe d’après
Breughel le Vieux que la Gazette a publiée l’an dernier; M. Jasinski
avec une gravure très étudiée d’après le Printemps de Botticelli ;
M. Decisy, déjà entrevu à la peinture, et fort consciencieux dans ces
travaux secondaires; M. Guérard, toujours original. Ceux-là dans
l’eau-forte; mais il y a aussi du burin, le voudrait-on croire? du burin
comme il y a parmi les toiles des morceaux classiques. Et c’est
M. Morse qui fournit cette chose préhistorique, lui tout seul, coura-
geusement, pareil à un monsieur d’àge tombé par hasard au milieu
de jeunes gens excités et moqueurs.
 
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