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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0081

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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l’ennui la surprendre; elle permettait à ses intimes de travailler
aussi près d’elle, et c’est à Saint-Gratien que Popelin a rimé tant de
sonnets à ses amis, c’est là qu’il a traduit des chapitres entiers du
Songe de ÏPoUphile, c’est là surtout qu’il s’est complu à peindre en plein
air, dans le jardin, les fleurs éclatantes qui brillaient au soleil; il les
copiait à l’aquarelle d’une touche sûre, trouvant dans son passé
d’émailleur des ressources de contraste, des vigueurs de ton,, qui en
font les plus superbes études que j’aie vues en ce genre; ou bien il
les dessinait d’un trait précieux, inventant des motifs ornés pour ses
livres, imaginant des encadrements de pages et donnant à graver à
Primaire, ces croquis d’un rendu très simple.

Si je n’avais pris pour titre de cette étude « l’Email », je voudrais
consacrer à ces dessins, de pur style décoratif, l’attention qu’ils
méritent.

Popelin n’exposait plus ; il vivait enfermé dans sa maison de la rue
de Téhéran ; jel’y vis bien souvent,et quand l’idée me vint, en 1875, de
lui demander un émail, je ne savais pas trop ce qu’il m’allait répondre.
Il accepta tout de suite, et j’ai la certitude que ma proposition lui fut
une joie véritable. 11 s’agissait de peindre pour le prince de B... un
Gaston de Foix; je m’étais chargé de composer le cadre et de le
ciseler en argent. On a vu ce tableau, je n’ai pas à le décrire, mais
j’estime que cet émail est l’un de ceux que l’artiste a le plus aimés.
La figure du jeune héros de Ravenne devait plaire à Popelin; elle
lui rappelait Ary Scheffer : le « Larmoyeur » tient sur ses genoux
le cadavre d’un jeune guerrier mort, comme Gaston, dans son
triomphe.

C’était le premier émail important qu’eût refait Popelin depuis
longtemps; il m’avait montré les menus objets qu’il émaillait alors :
c’étaient de petites plaques, des images de Bonaparte à Brienne, de
Napoléon à Austerlitz, des médaillons, des essais de portraits. Tout
cela était obtenu par le même procédé, sorte de camaïeu d’or que j’ai
déjà indiqué, et qui consiste à peindre en or de coquille, avec le pin-
ceau et le putois, et à retoucher à la pointe, de façon à produire les
lumières en or vif et les demi-tons en or gris; le fond sombre de
l’émail fait paraître les ombres et crée des oppositions. Le modèle de
ces émaux a été fourni par l’admirable portrait en émail de Jehan
Bouquet, qu’a donné au Musée du Louvre le vicomte de Janzé; il est
décrit au catalogue de M. Darcel sous le n° D. 201.

Le premier portrait en ce genre qu’ait fait Popelin, fut celui de
Jules de Concourt; il avait peint de la même façon pour Dumas,
 
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