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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 2
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Bouchot, Henri: Les salons de 1893, [3]: la sculpture
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0119

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

piteau, et destinée au tombeau de l’architecte Guérinot, demeurera
comme une chose très noble, aussi belle de pensée que de forme,
délicate en tout point, et conçue dans une allure moderne infiniment
recherchée.

Voyez que les suffrages se sont arrêtés pour la plupart aux sujets
paisibles, comme je disais, à la Madeleine au réveil de M. Péene, à
VAmphitrite exquise de Déplechin, à la Première Douleur de M. Trenta-
coste, à des Circés, à des Eues, à des Exilées, femmes debout, assises,
accroupies, extatiques, avec à peine de contorsions et de gestes. Je
mentionnais tout à l’heure l’influence de Suchetet. Voici trois ou
quatre motifs différents d’étiquette, mais tous semblables de senti-
ment et de pose : la Mort de Léandre par M. Bareau, la Fin d'un rêve de
M. Varenne, le Désespoir d’OEnone par Mlle Ducrot.

A ce genre « de tout repos » tiennent les compositions didactiques
commandées par l’Etat, les figures historiques, la Calligraphie de
M. Coutan pour la Bibliothèque nationale, Y Histoire de M. Chatrousse,
une Marguerite de Valois que M. Gauquié a précisément tirée de la plus
médiocre effigie gravée de la princesse, avec certains anachronismes
de costume fort notables; un Bayard de M. Croisy, un Duguesclin de
M. Leclaire, toutes effigies trop facilement rencontrées pour auto-
riser la fantaisie. Je souhaiterais que M. Leclaire vit le Duguesclin,
authentique couché sur son tombeau de saint Denis, ou la miniature
des Hommages de la Comté de Clermont; que M. Croisy détaillât pièce
à pièce une armure de 1521. Tous deux resteraient stupéfaits de
la comparaison. Puis ce sont les statues de personnages plus
modernes, un Théophraste Renaudot, muscadin et moins camus que
dans son portrait de Michel Lasne, œuvre deM. Charron pour la ville
de Loudun; un Duhamel du Monceau l’Encyclopédiste, par M. Blan-
chard; une Mme Roland par M. Carlier ; un Casimir Perier par
M. Marqueste, esquisse excellente et fort digne. Autant de besognes
parfaites dans leur pratique, sauf que l’érudition s’y montre rebelle
parfois et quasiment inutile et empêchante.

Qu’on regarde en passant un petit bijou, un rien d’étagère,
l’enfançon endormi de M. Eugène Robert; le sujet de tombeau par
M. Sporrer; la jeune femme de M. Beer, travail fort mondain;
Y Harmonie de M. d’Épinay, même si l’on veut une jolie Phryné que
le Tanagra de M. Gérôrne a quelque peu suggérée.
 
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