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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Saglio, Edmond: Alfred Darcel
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0166

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156

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

soyons plusieurs fois rencontrés que pour nous remplacer, et qu’au-
iourd’hui encore je sois désigné pour parler de lui comme un succes-
seur et, cette fois, pour lui adresser le suprême adieu?

Quand Charles Blanc groupa les premiers rédacteurs de la Gazette
des Beaux-Arts, il n'alla pas les chercher tous parmi les écrivains qui
s’étaient fait un renom dans les journaux comme critiques d’art.
Darcel avait déjà une spécialité. Il y avait longtemps qu'il avait
quitté La Mivoie en Normandie, où il avait fondé, au sortir de l’Ecole
centrale, une fabrique de produits chimiques, pour se livrer tout
entier aux études auxquelles il est resté fidèle toute sa vie. Depuis
bientôt dix ans, il donnait aux Annales archéologiques de Didron
des dessins tracés d’un crayon habile et des articles où il faisait
preuve de connaissances très précises et d’un goût passionné pour
l’art du moyen âge, qu’il appelait, non sans d’excellentes raisons,
l’art français. Les Annales archéologiques étaient alors, on s’en
souvient, une œuvre de doctrine à la fois et de polémique : c’était
une tribune ou, si l’on veut, une chaire, où les apôtres de cet art
enseignaient les principes et défendaient leur foi avec une grande
ardeur et quelquefois un peu d'àpreté. Darcel avait une chaleur
communicative qui devait leur plaire; mais il n’avait aucune âpreté
dans le caractère et il n’en mit jamais dans son langage. lia contribué
à ce recueil aussi longtemps qu’il a duré, tantôt par de simples notes
où il faisait brièvement, mais à fond, la description d’un monument,
tantôt par des études développées comme celle qu’il a publiée depuis
en volume sur le Trésor de Conques, où toutes les pièces du trésor
sont dessinées et analysées avec lin savoir et un soin qui en font un
ouvrage des plus précieux pour les archéologues.

Parmi ses meilleurs travaux, il faut citer aussi Y Album de Villard
de Ilomiecourt, publié en collaboration avec Lassus.

En 1857, il était entré au Musée du Louvre, débutant en qualité
d’employé supplémentaire aux appointements modestes de dix-huit
cents francs. Il était déjà attaché au service des expositions; il le
fut désormais au département des dessins, dont M. Reiset était
alors conservateur, et sous sa direction il eut à inventorier et à
cataloguer environ 35,600 dessins, dont un grand nombre formaient
encore des liasses inexplorées depuis que la Révolution les avait fait
entrer dans le domaine de l’Etat. C’est ce qu’il a raconté lui-même,
car il aimait à rappeler ce temps d’instruction féconde. « Avec quelle
joie, disait-il plus tard, en face de la collection des Offices à Florence,
nous découvrions, parmi un trop grand nombre de pièces sans valeur,
 
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