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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 13
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0276

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264

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sans modifications importantes; mais sous le deuxième Empire l'ar-
chitecte Labrouste fut chargé de reconstruire dans un style néo-grec
la longue muraille noire qui attristait cette partie de la rue
Richelieu. Il en profita pour jeter bas la majeure partie des bâti-
ments de la cour, un spécimen de l’art français au xvne siècle, et
pour moderniser tout l’intérieur du monument. Il supprima le grand
escalier conduisant à la salle des manuscrits, dont la rampe en fer
forgé aux chiffres de Mazarin ne put être sauvée des mains des
brocanteurs, clientèle ordinaire des ventes faites par le Domaine.
Ce beau travail de ferronnerie fut ensuite acquis par sir Richard
Wallace à un prix très élevé et remanié pour former une rampe
double conduisant à l’étage supérieur de son musée de Manchester-
House à Londres. Le même sort atteignit la grande porte à deux
vantaux située en face du square Louvois, qui, achetée par M. Wil-
kinson, est actuellement exposée au Musée des Arts décoratifs.

Il restait çà et là dans les salles des manuscrits des fragments des
corniches et des débris de plafonds peints parGrimaldi et Pellegrini,
artistes italiens, en faveur auprès de Mazarin, dont la disparition
n’est pas regrettable 1. Il n’en est pas de même des boiseries et des éta-
gères garnissant la longue enfilade des salles se déroulant sur les
quatre façades de la cour, qui avaient été sculptées sur les dessins de
Robert de Cotte. Tout fut jeté au rebut et vendu au tas; de sorte
qu’il n’est guère d’amateur chez lequel on ne puisse en rencontrer
des fragments. Le peintre Perin s’en était servi pour composer tout
un ameublement de chambre à coucher de l’aspect le plus bizarre,
malgré la perfection de sa ciselure, qui a été envoyé à l’hôtel Drouot
en 1891. Il restait cependant dans les magasins de la Bibliothèque un
certain nombre de panneaux dont Al. Pascal, le nouvel architecte de
la Bibliothèque nationale, qui sait mieux apprécier la grâce de l’art
français que son intraitable prédécesseur, s’est servi pour décorer la
galerie de lecture des manuscrits, de la manière la plus heureuse.

A. DE CHAMPEAUX.

(La suite prochainement.)

1. Rouyer et Darcel, Y Art architectural, t. I, pi. 69.

Le Rédacteur en chef gérant : LOUIS GONSE.

Sceaux. — lmp. Charaire et Cio,
 
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