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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée d'Artillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0278

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266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Quelle galerie peut exhiber autant de liarnois complets d’hommes
d’armes, la plupart assez parfaits pour défier toute comparaison ?

Cependant le public du Musée du Louvre ne se porte pas avec
beaucoup d’empressement aux Invalides. Le quartier est, peut-être,
un peu retiré. Mais, ce qu’il faut déplorer, et c’est ce qui explique
cette abstention des visiteurs, ce sont ces règlements draconiens,
cette discipline de caserne, qui font ouvrir les portes de ces salles,
bondées d’objets d’art, seulement trois fois la semaine — y compris
le dimanche —■ et à peine pour quelques trois ou quatre heures.

Aucun autre Musée n’est, à Paris, soumis à un pareil régime.
Mais l’administration de la Guerre a toujours considéré le Musée
d’Artillerie — son nom l’indique —- comme une succursale, un
appendice, les anatomistes diraient un diverticulum, du service
technique de l’artillerie, tout comme la fabrication de la poudre sans
fumée et des affûts du meilleur modèle. Composée de militaires, la
direction du Musée est soumise à des fluctuations dépendant du
roulement des permutations et des avancements. Et l’on pourrait
citer tels qui, après s’ètre essayés à s’initier à la connaissance des
armes anciennes, ont dû, par nécessités de service, quitter la direction
du Musée pour aller remplir d’autres fonctions.

Il faut savoir cependant gré aux divers directeurs, qui se sont
succédé au Musée d'artillerie, des efforts toujours heureux qu'ils ont
tentés pour classer leurs collections d’après des données scien-
tifiques; et le Catalogue publié, il y a trente ans, par Penguilhy
L’ITaridon, peut être considéré, pour son époque, comme un des
monuments qui honorent le plus l’archéologie française. Si l’auteur
avait apporté à la description des objets la même érudition et le même
sens critique qu’il déployait dans l'interprétation des textes et qui
lui ont permis d’établir d’excelLentes notices, son œuvre eût été
parfaite. Il faut dire que l’école d’archéologie qui florissait alors, et
dont Quicherat était un des protagonistes, attachait beaucoup plus
d’importance au dépouillement des chartes et tous autres documents
écrits qu’à l’examen des objets eux-mêmes. La façon absolument
défectueuse dont a été traitée Y Histoire du Costume en est la meilleure
preuve. En écrivant sur l’équipement militaire des diverses époques,
Quicherat montrait, à chaque ligne, qu’il n’avait jamais soupesé ni
démonté les pièces d’une armure, vérifié les lignes de coutures d’un
collet de buffle, lacé des montants de grèves, tenu en main une épée
garnie.

C’est pourquoi il faut considérer Viollet-le-Duc, malgré ses
 
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