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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée d'Artillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0280

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268

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tout entière à son honneur, et nous profiterons ici largement de son
travail quand nous parlerons de ces armures.

Nous venons aujourd’hui appeler l’attention sur les plus belles
armes, les harnois les plus artistiques, de notre Musée d’Artillerie,
et tâcher, s’il se peut, de jeter quelque jour sur ces armuriers de la
Renaissance, les plus parfaits des maîtres qui aient tenu le burin ou
le oiselet et aussi le marteau de la forge, qui aient gravé ou repoussé
une pièce d’armes, modelé la garde d’une épée. Mais il ne nous a
pas semblé sans intérêt, avant que de citer les pièces les plus remar-
quables de cette armsria unique, de résumer rapidement l’histoire de
la collection elle-même.

I

Ses origines furent modestes. Au xvne siècle, en 1685, le maréchal
d'Humières installa dans le magasin de la Bastille un dépôt des
modèles réglementaires de l’artillerie, modèles réduits et rangés
dans des armoires dont l’ouvrage de Saint-Rémy nous donne les
figures. Il està croire que quelques armes de main, quelques armures
devaient aussi figurer dans ce petit Musée dont le maréchal s’occupa
avec amour. Mais quelque dix ans après la fondation de cette galerie
d’armes, il mourait et le duc du Maine, en 1694, lui succédait dans
sa charge de Grand Maître de l’artillerie. Ce prince, non plus que
le comte d’Eu, son fils, qui eut la survivance de sa charge, ne s’inté-
ressèrent au projet de Musée, et ce fut seulement en 1755 que le
lieutenant-général de Vallière le reprit. Il rassembla à l’Arsenal
des armes, des armures qu'il se procura un peu partout, aussi bien à
Paris que dans les arsenaux de la province, fit construire d’autres
petits modèles d’artillerie, dressa un inventaire de la collection,
inventaire qui existe encore.

Certes, cet embryon de Musée ne possédait point grand’chose, et
bien des pièces d’armes faisant partie du cabinet du roi Louis XII,
dont l’inventaire fut dressé, en 1502, au château d’Amboise par
R. de Dezest, avaient disparu. Il en était de même des belles armes
que Louis XIII s’était complu à rassembler dans une chambre du
Louvre, « où il y avait, au dire du marquis de Montpouillan, fils du
maréchal de la Force, plusieurs sortes d’armes et surtout de beaux
fusils ». Cependant le Musée d’Artillerie actuel possède encore le
mousquet de ce prince et bien d’autres armes ayant appartenu à
 
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