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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Mantz, Paul: Largillière, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0315

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302

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Ivœnigsberg a vus dans la grande salle et que le peintre avait faits
« pour sa propre satisfaction », donnent à réfléchir. Ils montrent que
l’artiste songeait encore à sa jeunesse et qu’il ne renfermait pas sa
fantaisie dans le cadre du portrait. On a la trace de quelques tableaux
religieux ; Mariette a sur ce point un passage intéressant. Ces
tableaux d’église, Largillière les conserva. « Il a laissé à ses héritiers
douze tableaux, de la vie de Notre-Seigneur et de celle de la Sainte
Vierge et quelques autres sujets de l’Ancien Testament. Quatre de
ces tableaux représentant Y Entrée cle Jérusalem, le Portement de Croix,
V Elévation de la Croix et le Crucifiement..., méritent, entre autres, une
attention singulière; ils ont environ quatre pieds et demi sur trois
de hauteur. Les effets en sont surprenants, et les compositions
donnent une grande idée de la fécondité de son génie. » En outre,
il est question çà et là de peintures religieuses de Largillière. D’après
d’Argenville (1765), il 3^ avait dans le cabinet de M. Caulet d’Hau-
teville une Fuite en Egypte ; d’autre part, le catalogue de la vente
Julienne nous révèle une Assomption de la Vierge, petit tableau de
quinze pouces qui se vendit 48 livres. Le prix n’avait rien d’ef-
frayant. Mais les cruautés de la chronologie ne nous ont pas permis
d’assister aux ventes de 1767.

Tout cela est à rechercher. A ces œuvres d’invention, il faudrait
ajouter les copies, car Largillière a de tout temps étudié les maîtres,
surtout les vrais peintres. Nous ne connaissons qu’une de ces copies.
C’est la Tomyris d’après Rubens, qui est au Musée de Toulouse.

Pour revenir à la portraiture qui est l'art essentiel de Largillière
et qui fait encore sa gloire, le type caracléristique est le portrait de
famille que le Louvre doit à la libéralité de M. La Caze. C’est une
belle œuvre très significative et que nous avons le regret de ne
pouvoir dater exactement. Le groupe familial est placé dans un
paysage. Largillière est assis en costume de chasseur, d’un gris très
fin, tenant un fusil entre les jambes et ayant auprès de lui son chien.
A droite apparaît Mme de Largillière, Marie-Elisabeth Forest, qui, née
en 1674, est déjà d’un âge incertain et qui semble avoir dépassé la
seconde jeunesse. Cet âge, qui autoriserait un soupçon de mélancolie,
ne l’empêche pas d’arborer une robe rouge décolletée, doublée de
satin blanc. Entre le père et la mère est une jeune fille, debout,
tenant un papier de musique et chantant, car le clavecin à pieds
dorés qu’on possédait rue Saint-Avoye n’a pas été inutile et l’on a
appris quelques airs d’opéra. Nous crojœns que cette jeune chanteuse
est Marguerite-Elisabeth de Largillière. Sa sœur aînée, Mme de
 
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