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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0345

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LA SCULPTURE FLORENTINE.

33 L

Le type des tombeaux siennois est un simple sarcophage fixé à la
muraille par des consoles. Le mort est étendu sur le sarcophage, dont
la partie antérieure est décorée de bas-reliefs.

L’école siennoise, si prospère pendant le premier tiers du
xive siècle, ne tarda pas à s’affaiblir et à être complètement annihilée
par l’école florentine. La mort de Tino di Camaïno, en 1339, peut
être considérée comme ayant marqué la fin de cette première école
siennoise.

A partir de cette époque, lorsqu’en Italie on veut un sculpteur,
on 11e s’adresse plus ni à Pise, ni à Sienne, mais à Florence. C’est
ainsi que, lorsque la famille d’Anjou veut élever un monument au
roi Robert, elle s’adresse à des sculpteurs florentins. Et cette école
florentine, qui, chez elle, au xive siècle, n’eut à élever aucun monu-
ment funéraire important, va créer à Naples un monument magni-
fique qui est peut-être le plus grandiose qui ait été conçu en Italie.
Seule, la tombe de Jules II, rêvée par Michel-Ange, aurait pu
rivaliser en magnificence avec la tombe du roi Robert.

Cette tombe est l’œuvre de deux Florentins, les frères Baccio et
Giovanni, dont nous connaissons les noms par le contrat de 1340,
mais sur lesquels nous ne possédons aucun autre renseignement.

Le tombeau placé sous un immense baldaquin, supporté par
quatre pilastres garnis de niches et de statues, se compose de trois
étages. Au sommet, la Yierge, à laquelle saint François et sainte
Claire présentent le roi Robert et sa femme; en dessous, le roi
Robert siégeant sur son trône en grand costume de cour, et en bas
le sarcophage. Le sarcophage est décoré de sept figures assises
représentant le roi, ses deux épouses et d’autres personnes de sa
famille. Sur le sarcophage, le roi est couché en habit de franciscain;
à ses côtés deux anges soulèvent des courtines et dans le fond sept
figures debout personnifient les vertus du roi.

Ce tombeau n’a aucun caractère florentin, quoiqu’il soit sculpté
par des artistes de Florence. C’est ici, développé, considérablement
agrandi, le type des tombeaux créés par les artistes pisans et siennois.
La tombe du cardinal de Braye, par Arnolfo di Cambio, marque la
première étape de cet art, et la tombe du roi d’Anjou, la dernière.
Dans ce tombeau du roi Robert, peut-être conviendrait-il aussi de
faire une large part à l’influence française.

Il faut remarquer que dans ce tombeau la conception de l’ensemble,
le parti architectural, sont supérieurs à l’exécution. L’exécution ici
est dure et tout à fait dépourvue de l’élégance et de la finesse qui
 
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