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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Hymans, Henri: Le Musée du Prado, 6, Les écoles du nord: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0351

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33G

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de la vielle et, clans sa marche écrasant des groupes d’êtres humains.
Ailleurs, un roi, vêtu de la pourpre royale à qui la Mort arrache des
boisseaux d’or ramassés ailleurs encore par une Mort en armure; un
cardinal que la Mort enlève, un pèlerin qu’elle égorge. Deux morts
endeuillants traînent un cercueil où sont les cadavres d’une femme
et d’un nouveau-né. Il y aurait ainsi vingt épisodes non moins lugubres
à citer.

Le lecteur aura reconnu déjà la composition du palais Lichtens-
tein, à Vienne. Elle se répète, assure M. Woermann, au Musée de
Gratz, en Styrie, mais de la main de Pierre Breughel le Jeune. Je n’ai,
pour ma part, aucun doute qu’il ne s’agisse à Madrid, de l’œuvre
originale de Breughel le Vieux et, à ce titre, il importait d’en consi-
gner ici la mention.

Sans être nombreux, les portraits de maîtres flamands du xvie siècle
sont presque tous, au Prado, de qualité rare. Une série extrê-
mement curieuse est celle de quatre jeunes femmes rendues avec
une extraordinaire sincérité et portant, avec la date 1587, la
signature d’une artiste inconnue partout ailleurs qu’à Madrid : Anna
Von Cronenburch. Van Mander cite parmi les élèves deFrans Floris,
un Etienne Van Cronenburch. Peut-être était-il le père de l’artiste
représentée au Prado. Ce qu’il y a de remarquable dans ces portraits,
est leur unité de caractère, non que les attitudes soient pareilles,
mais le peintre a tenu.à répéter un même fond dans ses quatre pan-
neaux. Il s’agit d’un pilier d’ordre rustique accompagné d’un mufle
de lion tenant un anneau.

Les modèles de ces peintures semblent avoir appartenu à la classe
bourgeoise. Dans les numéros 1308 à 1309, elles se présentent
deux à deux. Leurs ajustements sont traités avec un soin extrême
et fourniraient de précieux éléments à l’histoire du costume. Le
n° 1307 représente une sorte de cuisinière en corsage rouge lacé,
avec guimpe noire, un tablier et des manches de toile. Cela n’empêche
pas la demoiselle d’avoir devant elle un magnifique chapeau à
plumes blanches et rouges. En somme, ce sont quatre panneaux
d’un très puissant intérêt et dont la présence à Madrid est faite
pour intriguer, car il ne s’agit certainement pas de têtes de fantaisie.

Un autre portraitiste peu fréquent est Frans Floris, Fauteur du
célèbre fauconnier de Brunswick. Deux portraits, un homme et une
femme, datés de 1555, lui sont attribués au Prado. Je ne me charge
pas de justifier l’attribution. Le portrait de femme est très remar-
 
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