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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 5
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Bapst, Germain: Notes et souvenirs artistiques sur Marie-Antoinette
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0398

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382

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

apprécier. C’est là notre cas : donner les primeurs de ces documents
au lecteur de la Gazelle des Beaux-Arts, tel est le but de cet article.

L’arrivée en France de Marie-Antoinette fut un vrai triomphe.
Elle était encore enfant : elle n’avait pas 15 ans. Elle n’était pas
encore belle comme elle le fut plus tard, mais on la trouvait char-
mante, gaie, enjouée, insouciante, aimable; en un mot, elle avait
toutes les grâces de l’enfance.

Le peuple de Paris surtout raffola de sa nouvelle Dauphine. On
se souvient de ce mot célèbre du duc de Brissac montrant la foule
acclamant la princesse : « Tous avez là, madame, cent mille amou-
reux ». Hélas! ces amoureux d’alors devaient, vingt-cinq ans plus
tard, faire un autre cortège à la reine, lorsqu’elle allait de la
Conciergerie à l’échafaud !

A l’époque où nous sommes, la jeune princesse était tout à son
bonheur, tout aux cadeaux admirables que venaient de lui faire
Louis XY et son époux le dauphin Louis qui, dans quatre ans, sera
Louis XVI. Parmi les cadeaux, le plus beau fut le coffre à bijoux :
non pas celui que l’on voit maintenant au Petit Trianon, sorte de
temple grec, raide, sec, comme s’il eût été exécuté pour l’impératrice
Joséphine ou Marie-Louise : non, le coffre à bijoux qui fut donné à la
dauphine par Louis XY, lors de son mariage, a disparu, nous dirons
plus loin dans quelles circonstances ; cette destruction fut réellement
un malheur, car ce coffre était une véritable merveille. Qu’on en juge
plutôt.

Le duc d’Aumont, le fameux connaisseur, le collectionneur par
excellence de cette époque, fut chargé de diriger la composition et
la confection de ce meuble.

Il s’adressa à Bocciardi, l’habile dessinateur du cabinet du roi,
pour lui commander le dessin. Il choisit ensuite, parmi les divers
croquis que lui présenta l’artiste, celui qui lui plaisait le plus et, après
quelques indications de changements, commanda la mise au net du
projet.

Sur le dessin terminé, Bocciardi exécuta le modèle au moyen de
bâtis en bois blanc sur lesquels il modela à la cire les diverses
sculptures et ornementations.

L’ébéniste Ewalde se chargea d’exécuter tout ce qui était de son
métier, puis le miroitier La Roue broda et recouvrit d’étoffes pré-
 
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