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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Voilà donc que, sauf Petitot pour l’émail, les miniaturistes du
xyii6 siècle n’ont point grandi leur art. Hésitants, naïfs, accrochés à
leur pratique mesquine, ils vont sans progrès notable; ils sont au
PR O SP ER MARCHAND, LIBRAIRE A PARIS,
MINIATURE DE BERNARD F-IC ART.
(Cabinet des Estampes de Paris.)
plus bas tombés dans la redite insipide, à la façon des maîtres de
l’Ecole française, hypnotisés par le classique, attardés aux formules
vides. C’est sans beaucoup d’esprit ni de finesse qu’ils ajustent leurs
portraits, pourvu que certaines théories d’atelier se gardent dans
leur œuvre. Le mérite suprême est de ne se singulariser jamais et
d’éviter les audaces ou l’originalité. Très récemment, M. Henri
Lemonnier signalait cet état dans un livre que je suis heureux
d’approuver ici sans réserves1. De proche en proche, les fadaises
italiennes ont envahi, et comptez que le moindre peintre de por-
traiture singe les ultramontains en travaillant la perruque ou
I. L’Art français au temps de Richelieu et de Mazarin. Paris, Hacheüe, 1893.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Voilà donc que, sauf Petitot pour l’émail, les miniaturistes du
xyii6 siècle n’ont point grandi leur art. Hésitants, naïfs, accrochés à
leur pratique mesquine, ils vont sans progrès notable; ils sont au
PR O SP ER MARCHAND, LIBRAIRE A PARIS,
MINIATURE DE BERNARD F-IC ART.
(Cabinet des Estampes de Paris.)
plus bas tombés dans la redite insipide, à la façon des maîtres de
l’Ecole française, hypnotisés par le classique, attardés aux formules
vides. C’est sans beaucoup d’esprit ni de finesse qu’ils ajustent leurs
portraits, pourvu que certaines théories d’atelier se gardent dans
leur œuvre. Le mérite suprême est de ne se singulariser jamais et
d’éviter les audaces ou l’originalité. Très récemment, M. Henri
Lemonnier signalait cet état dans un livre que je suis heureux
d’approuver ici sans réserves1. De proche en proche, les fadaises
italiennes ont envahi, et comptez que le moindre peintre de por-
traiture singe les ultramontains en travaillant la perruque ou
I. L’Art français au temps de Richelieu et de Mazarin. Paris, Hacheüe, 1893.