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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 6
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Leprieur, Paul: La légende de Persée par M. Burne-Jones
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0485

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468

GAZETTE UES BEAUX-ARTS.

pousse si loin, que de légères différences les séparent seulement
parfois des tableaux achevés. Celles-ci ont même fini par devenir des
tableaux en leur genre, traités comme tels, et qu’en peintre exigeant
pour lui-même, il a pris à tâche de parfaire avec amour. Bien
■qu’achetée depuis longtemps par M. Hénderson, l’heureux possesseur
■de la Drieu' Dose, la série entière du Persée à l’aquarelle est encore
dans l’atelier du maître, qui ne peut se décider à s’en séparer. C’est
à cette série qu’appartient le tableau exposé à Paris, et c’est d'après
elle surtout que nous allons passer en revue les scènes représentées.

A toute histoire il faut un prélude. « Il était une fois un roi
et une reine... »: tel est le début de tous les contes de fées. M. Burne-
Jones n’est pas remonté aussi haut dans la légende; il ne nous
dit rien de l’origine de Persée, des événements mystérieux qui ont
amené sa naissance, ou qui l’ont fait aborder encore enfant avec
sa mère à l’ile de Sériphos, comme un autre Moïse, dans un coffre
de bois. Il a peint, il est vrai, plus tard (vers 1888), une Dancié
épiant, anxieuse et troublée, la construction de la tour d’airain où son
père Acrisius doit l’enfermer, pour la garder du contact de tout
homme et essayer d’empêcher la venue du petit-fils, prédit par les
destins comme un danger pour lui. Mais ce tableau curieux, et
du plus saisissant aspect, est indépendant de la série. Ce sont les
aventures de Persée arrivé à l'âge d’homme que le peintre a voulu
conter, la suite de miracles et d’héroïques prouesses qui l’ont fait
conquérir la tête de la Gorgone et sauver Andromède. A vrai dire
même, dans l’œuvre de M. Burne-Jones, la jeune femme semble être
comme le but dernier et la récompense des efforts du héros. C’est
pour aller .â elle que, sans s’en douter peut-être, il traverse le
péril; mais le peintre y songeait pour lui, et, quand les deux amants
sont unis, oublieux des craintes passées, le récit s’arrête, l’histoire
est finie, comme si les joies de l’amour partagé devaient former
l'apothéose du conte.

Il débute, ainsi qu’une légende pieuse, par le tableau de la
Vocation (The Call ofPerseus), qui nous montre le fils de Danaé prédes-
tiné en quelque sorte à ses glorieuses aventures, et fait planer sur
toute la suite des scènes la protection des dieux. Les vieux mytho-
graphes, Apollodore et Phérécvde, qui nous ont laissé le plus
de détails sur cette romanesque fiction, et que M. Burne-Jones n’est
pas sans avoir connus, au moins de seconde main, nous disent,
en effet, que rien ne se fit sans le secours de Pallas et d’Hermès.
11 n’a pas suivi, d’ailleurs, scrupuleusement leur dire, résumant
 
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