Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [5]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0500

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
482

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Sur le dessus, une plaque oblongue représentait Pénélope à son
métier. Sur les côtés étaient peints à fond d’or les attributs symbo-
lisant le lin, la soie, la laine et le coton. Ce joli objet destiné à un
présent de mariage devait remplacer la quenouille traditionnelle d’un
autre âge. Mais les jeunes filles manient-elles encore l’aiguille et
les ciseaux? Nous ne sommes plus au temps où la reine Berthe filait.

Mme Dufaux avait peint la Pénélope d’après le carton d’un autre
artiste. Les Dufaux habitaient Sèvres alors, c’était une famille
d’émailleurs genevois qui a disparu après la guerre. Le mari, son
frère et.sa femme étaient employés à la manufacture. Ils avaient
exposé quelques fois au Salon et trouvaient à gagner encore quelque
argent en faisant pour l’industrie de ces jolies plaques émaillées
dans la manière du xvme siècle, dont plusieurs ont été serties sur
des bonbonnières anciennes et sur des bijoux authentiques et sont
aussi vraies que les Petitot de Grisée.

Celui qui avait composé les attributs de la soie, du lin, de la laine
et du coton était Walter, un peintre de fleurs ingénieux, savant et
bon, qui mourut de la poitrine après la guerre. Il a laissé de tou-
chants souvenirs chez tous ceux qui l’ont connu et je ne sais qu’un
artiste aujourd’hui qui soit capable d’interpréter avec autant de
fidélité et de goût la fleur, c’est Quost.

Baugrand avait découvert Alf. Meyer, et c’est dans l’étincelante
vitrine où il avait entassé des diamants, des orfèvreries et des gemmes
que parurent montées en broches et en colliers, les premières pla-
quettes peintes et figurant des Dianes mythologiques ou d’« honestes
dames » de la cour des Valois. La mode de ces petits émaux prit à ce
point qu’ils remplacèrent les camées dans la parure, mais Alf. Meyer
ne fut pas seul à les faire, il n’y aurait pas suffi, — tandis qu’il garda
le monopole d’émaux plus fins, d’un caractère très spécial et très
apprécié, dont nous aurons à parler tout à l’heure. En même temps
qu'il prêtait sa collaboration aux orfèvres, Meyer exposait une grande
plaque d’une exécution difficile, qui lui attira de violentes critiques,
mais qui témoigne d’une énergie et d’une audace peu ordinaires. Il
essaya de copier en émail, avec les seules ressources des peintres
limousins, le célèbre panneau d’Antonello de Messine, le Condottiere.
Paul Mantz le blâma d’avoir tenté l’épreuve, mais je crois que
l’artiste a gagné à cet exercice des moyens puissants dont il a profité
parla suite. Dans le même article1, M. Mantz constate « combien 1

1. Gazette des Beaux-Arts, Lre per., tome XXR, page 543.
 
Annotationen