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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 6
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Marye, Georges: L' exposition d'art musulman, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0519

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L’EXPOSITION D’ART MUSULMAN.

499

Bien plus complète clans sa suite est la réunion des reflets siculo-
arabes ou hispano-moresques. Nous retrouvons la collection Hakky-
Bey avec un plat siculo-arabe qui nous montre ce mouvement médi-
terranéen allant d’un bord à l’autre, déposant une forme et un
décor pour les reprendre un ou deux siècles plus tard et les emporter
à un autre point de la côte, les modifiant, les appropriant à de nou-
veaux besoins d’art. Le décor de ce plat est purement géométrique ;
on en retrouve l'esprit encore aujourd'hui chez les Kabyles et au
milieu des populations berbères : c’est le plat dit à armoiries, fascé
avec des losanges et des macles. La collection de Mme Albert Hart-
mann nous offre cinq pièces hispano-moresques presque rarissimes;
elles ne sont pas toutes de la même époque, mais la plus récente
ne dépasse pas le xve siècle. Les bleus se marient aux reflets d'or
pâle dans une harmonie dont le secret semble perdu pour nos artistes
modernes. L’envoi de M. Duseigneursert de transition ; ses plats moins
anciens nous amènent à la collection Deck, dont les spécimens sont
plus récents, plus éclatants aussi, nous montrant des décors peut-
être un peu compliqués, mais qui ont cet intérêt d’être des traduc-
tions en reflets métalliques des ornementations polychromes de
Rhodes et de Damas. La belle vasque de la même collection est d’un
or chaud de soleil couchant. Si la réunion de toutes ces pièces avait
pu être faite avant l’ouverture del’exposition, où elles ne sont venues
que successivement, on aurait pu, avec les morceaux de cette école
appartenant à M. Albert Aublet et M. Georges Becker et ceux
placés dans les grandes vitrines de M. Hakky-Bey, établir, pour le pu-
blic, l’historique presque complet d’une des plus brillantes phases de
la céramique, dont le summum a été atteint cà l’époque où a été
exécuté le vase prêté par M. Stanislas Baron. Sur ce vase l’inspira-
tion persane est très sensible dans la finesse des traits, et donne
un charme tout particulier à un décor géométrique d'origine égyp-
tienne. Ce vase, comme la généralité des vases du xme siècle, n’est
pas complet, avec ses anses en oreilles, plutôt qu’en ailerons, qui
devait rappeler par sa silhouette les canopes égyptiens à tète de
chacal. L’ornementation générale devait être celle des vases de
l’Alhambra, aux antilopes se déroulant sur la panse, dans le style
archaïque qu’on retrouve sur les étoffes de Damas.

GEORGES MARTE.

{La fin prochainement )
 
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