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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 1
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Tourneux, Maurice: La sculpture moderne: les arts à l'Exposition universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0056

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G A. Z E T T E DES BEAUX-ARTS

Transporté en 1872 au musée de Versailles, le plâtre original fut
réparé par Leharivel - Durocher avant que deux moulages en
fussent faits, l’un pour la ville do Bordeaux, que Vergniaud repré-
senta à la Législative et à la Convention, l’autre pour la ville de
Limoges, où il était né. Serait-il téméraire de renouveler le vœu de
Charles Vatel et de demander que ce plâtre, échappé à tant de périls,
soit coulé en bronze et admis au Louvre, qu’il ne déparerait pas? Ce
que le modeste Cartcllier tenait pour « le moins faible de ses
ouvrages » est en réalité une œuvre très personnelle et très caracté-
ristique.

L’auteur a supposé que Vergniaud, éveillé par quelque grande
pensée, se lève en hâte et vient de la jeter sur le papier : ce qui
explique la présence de la plume, ou plutôt du stylet qu’il tient
entre ses doigts, du bureau sur lequel il s’appuie, de la lampe, qui
avait été brisée au cours des pérégrinations du bloc. Cartcllier avait
en outre tracé, avec l’ébaucboir, deux phrases empruntées aux rares
i mprovisations de Vergniaud qui nous ont été conservées ; l'une d’elles :

« La Révolution est comme Saturne qui dévore ses enfants, »est ici
d’une application topique.

Si l’action imaginée par Cartellici· justifie le costume dont il a
drapé son personnage, Milhomme exige de notre perspicacité un
bien autre effort, lorsqu’il représente Lazare Hoche à moitié nu,
assis et casqué , un glaive au côté, un rouleau à lamain. On a quelque
peine à reconnaître sous celle défroque sommaire et pompeuse le
libérateur de l’Alsace et le pacificateur de la Vendée. Peut-être
Milhomme obéit-il en ceci aux injonctions du maître hanté parles
souvenirs d’Ossian, car cette statue avait été commandée par Napo-
léon pour ce temple de la Gloire que devait être la Madeleine, alors
inachevée. Le temple ne fut jamais consacré, et la statue de Hoche,
transportée à Versailles en 1832, figura sur la place qui porte le nom
du jeune général, jusqu'à ce qu’elle y fût remplacée, quatre ans plus
tard, par une statue de Henri Lemaire, le propre élève de Milhomme
dont l’œuvre trouva un refuge tout indiqué au musée naissant de
Versailles.

C’est du dépôt des marbres qu’était venue la statue du duc
d’Orléans par Jaley, après avoir orné quelques années la Chambre des
Pairs. Thoré, dans son Salon de 1844, x’eproche à Partiste d’avoir
démesurément grandi son modèle. «Il n’y a pas, ajouta-t-il, de Grec
antique, fût-ce l’Apollon du Belvédère, pour avoir une si petite tête
sur nn si grand corps. » Ces défauts nous choquent moins aujourd’hui
 
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