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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de M. Gebleiix fusent, avec de souples inflexions, des branches de
chrysanthèmes jaunes ; de M. Bicuville est la potiche où se tordent
et s’enchevêtrent dos ramures supportant des gourdes de pèlerins ;
un feuillage de vigne vierge s’épand et enserre les flancs d’une urne
qui a M. Fournier pour auteur. L’originalité de M. Simas et de
M. Lasserre les porte vers les décors pleins ; ils aiment à juxtaposer
les pétales en éventail et à les indiquer par de simples aplats ; la
distinction s’allie chez eux à la
puissance. Quantité d’autres ou-
vrages réclameraient d’etre cités
pareillement ; pris dans leur en- *
semble, ils s’accordent à proclamer
un définitif affranchissement, un
désir de rénovation très sincère et
admirablement satisfait.
La France éprouvait quelque
orgueil à voir ainsi les destins
s’accomplir et la Manufacture re-
couvrer sa prééminence dans l’art
délicat de la porcelaine, auquel
s’approprie si bien l’affinement de
nos qualités foncières. L’impor-
tance de ces résultats apparaissait
plus significative encore, si l'on
comparaît à l’exposition de Sèvres
celle des Manufactures royales de
Berlin, de Dresde, où la technique
se maintient, mais qui inclinent
plutôt à recommencer le passé qu’à
escompter le prestige de l'inédit. La renaissance de Sèvres ne tar-
dera pas à provoquer chez nos voisins d’outre-Rhin plus d’une
réflexion utile, et ils s’instruiront encore à discerner par quelles
voies la Manufacture royale de Copenhague est parvenue à pro-
gresser, à se développer sans arrêt. La tâche était rude après le
triomphe de 1889, dont les effets ne laissèrent pas d’être considé-
rables. Dans le voisinage du Danemark, en Suède par exemple,
l’action exercée fut immédiate ; hors même de Scandinavie, on
la vit s’étendre sur les pays germains, latins, devenir quasi euro-
péenne.
L histoire n’enregistrera pas sans étonnement l’exemple de cette
« LES LUMINEUSES » ,
VASE EN CRISTAL MARQUETÉ ET GRAVÉ,
PA R M. ÉMILE G ALLÉ
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de M. Gebleiix fusent, avec de souples inflexions, des branches de
chrysanthèmes jaunes ; de M. Bicuville est la potiche où se tordent
et s’enchevêtrent dos ramures supportant des gourdes de pèlerins ;
un feuillage de vigne vierge s’épand et enserre les flancs d’une urne
qui a M. Fournier pour auteur. L’originalité de M. Simas et de
M. Lasserre les porte vers les décors pleins ; ils aiment à juxtaposer
les pétales en éventail et à les indiquer par de simples aplats ; la
distinction s’allie chez eux à la
puissance. Quantité d’autres ou-
vrages réclameraient d’etre cités
pareillement ; pris dans leur en- *
semble, ils s’accordent à proclamer
un définitif affranchissement, un
désir de rénovation très sincère et
admirablement satisfait.
La France éprouvait quelque
orgueil à voir ainsi les destins
s’accomplir et la Manufacture re-
couvrer sa prééminence dans l’art
délicat de la porcelaine, auquel
s’approprie si bien l’affinement de
nos qualités foncières. L’impor-
tance de ces résultats apparaissait
plus significative encore, si l'on
comparaît à l’exposition de Sèvres
celle des Manufactures royales de
Berlin, de Dresde, où la technique
se maintient, mais qui inclinent
plutôt à recommencer le passé qu’à
escompter le prestige de l'inédit. La renaissance de Sèvres ne tar-
dera pas à provoquer chez nos voisins d’outre-Rhin plus d’une
réflexion utile, et ils s’instruiront encore à discerner par quelles
voies la Manufacture royale de Copenhague est parvenue à pro-
gresser, à se développer sans arrêt. La tâche était rude après le
triomphe de 1889, dont les effets ne laissèrent pas d’être considé-
rables. Dans le voisinage du Danemark, en Suède par exemple,
l’action exercée fut immédiate ; hors même de Scandinavie, on
la vit s’étendre sur les pays germains, latins, devenir quasi euro-
péenne.
L histoire n’enregistrera pas sans étonnement l’exemple de cette
« LES LUMINEUSES » ,
VASE EN CRISTAL MARQUETÉ ET GRAVÉ,
PA R M. ÉMILE G ALLÉ