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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0188

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

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E. Simonis, auquel fut adjoint, pour les cours de peinture, un ancien élève de
l’atelier de Navez, M. J.Portaels, dont l’enseignement fut le point de départ d’une
véritable rénovation de l’école. Bien que fort attaché à son maître, dont il avait
épousé la fille, Portaels s’était formé en grande partie sous Paul Delaroche, et,
lauréat du grand concours de peinture, il avait, à l’expiration de son séjour en
Italie, visité aussi l’Orient, pour y trouver le sujet de créations accueillies avec
une légitime faveur. Nullement réfractaire aux tendances novatrices, très sou-
cieux de diriger ses élèves dans la voie normale de leur tempérament, Portaels,
plus vraiment chef d’école que Navez, eut la satisfaction de voir le succès récom-
penser ses efforts d’initiateur. Plus d'un de ses anciens disciples a contribué au
renom de l’école belge, à commencer par M. E. Wauters, et l’étranger même
rendit hommage à l’excellence de son enseignement. M. Cormon, par exemple,
passa par l’atelier de Portaels. Sous sa direction, l’Académie prit un remar-
quable essor, et c’est un de ses élèves, M. van der Stappen, qui la dirige actuelle-
ment, depuis la retraite de M. Slallaert, ancien condisciple de Portaels à l’atelier
de Navez.

Telle est, en résumé, l’histoire de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles
au cours du xixe siècle. Les aspirants artistes ne forment pas à eux seuls sa
population. Elle se recrute aussi parmi les ouvriers, ceux du bâtiment comme
ceux des arts usuels, à qui sont accessibles des cours nombreux : cours d’archi-
tecture élémentaire, de dessin et de modelage d’ornement, etc. Bien installée
depuis 1877, l’école a pu trouver dans ses propres locaux l’emplacement d’une
exposition de près de sept cents œuvres, dont les arts picturaux forment le plus
fort contingent, le reste se réparlissant par moitié entre les sculpteurs et les
architectes.

Inégales par leur importance, les différentes époques de l’histoire de l’Acadé-
mie étaient difficiles à évoquer. Il aurait fallu faire revivre des œuvres oubliées et
des artistes à peine mieux connus que de nom. Bon nombre manquaient à
l’appel, les organisateurs n’ayant pu se procurer de leurs travaux. En revanche,
on a vu avec intérêt les productions d’Eleuthère de Potter, fils d’un homme
politique belge considérable, mort à Pise, à peine âgé de vingt-quatre ans,
en 1854. Des portraits d’un grand style et quelques médaillons de bronze le
représentaient à l’exposition.

Auteur d’une série de compositions dans le goût de Flaxman, le jeune
de Potter, dont la mort fut vivement déplorée, avait un goût délicat; ses œuvres,
toutefois, ne révèlent pas un tempérament de peintre. Intéressante également, à
divers titres, la personnalité de P.-J. François. Premier professeur à l’Académie,
tout au début du siècle, il eut pour élèves Navez, originaire de Charleroi, où lui-
même avait passé sa jeunesse, et Madou, qu’il vit l’un et l’autre à l’apogée de
leur réputation, car il mourut nonagénaire en 1851. On a pu constater, à l’expo-
sition, l’influence de son enseignement, particulièrement sur Navez, dont les
portraits voisinaient avec ceux de son initiateur.

Mieux que par ses pages historiques et religieuses, Navez, a par ses portraits,
résisté à l’épreuve du temps. La consciencieuse observation de la nature, jointe
à une remarquable simplicité de moyens, à une interprétation distinguée du
modèle, révèlent en lui, comme en Ingres, avec une moindre élévation de style,
l’élève de David, Comme, d’autre part, le temps a eu raison des crudités natives
 
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