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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 3
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Lechat, Henri: Les origines et le développement du temple grec, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0209

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

à Mycènes, à Goulas ou Gha en Béotie, à Troie sous une forme
très simple, à Tirynthe sous une forme beaucoup plus avancée.
Les caractères principaux en sont partout les mêmes1. Ce palais
n’est point constitué par un corps unique de bâtiment, divisé à
l’intérieur en un nombre variable d’appartements; il se compose de
pièces ou de groupes de pièces, agglomérés sans dépendance néces-
saire les uns des autres. La principale de ces pièces est le mégaron,
appellation homérique que l’on traduirait assez exactement par
grandesalle. C’est la partie vivante et publique de l’habitation. Le
reste est magasins, celliers, bains, chambres pour les gens de la
famille et pour les serviteurs, toutes pièces d’ordinaire très exiguës,
entassées et enchevêtrées sans régularité, et d’ailleurs reléguées
hors de la vue des étrangers. Mais le mégaron justifie toujours son
nom : très grand, atteignant parfois (à Mycènes) jusqu’à près de
13 mètres en longueur et 11 mètres 1 /2 en largeur, ouvert sur une
cour spacieuse qui se développe devant sa façade, c’est lui qui carac-
térise la demeure d'un chef opulent et puissant. Dans le mégaron
se concentrait, durant tout le jour, la vie active de la maison : assise
contre une des colonnes qui entourent le foyer et soutiennent la
toiture, la femme du maître filait la laine et surveillait le travail de
ses servantes2, tandis que le maître lui-même, dans la salle ou
dans le vestibule, recevait ses clients ou s’entretenait avec les no-
tables de la ville; c’est au seuil du mégaron que l’étranger se pré-
sentait pour demander l’hospitalité; et c’est dans la cour antérieure,
sur la fosse aux sacrifices (retrouvée à Tirynthe), qu’on égorgeait les
bœufs et moutons destinés à honorer les dieux... et à nourrir les
humains.

Les fouilles de Schliemann avaient exhumé le mégaron des
palais mycéniens; les travaux de M. Dœrpfeld l’ont fait vraiment
connaître. Tous les détails de sa construction ont été mis en pleine
lumière ; on va voir ce qu’ils ont de nouveau et d’intéressant. Nous
prendrons pour exemple le mégaron de Tirynthe : c’est le plus
grand, le plus complet, et sans doute aussi le plus récent de ceux
qui ont été découverts jusqu’à ce jour; mais il importe de rappeler
que le plan général n’en est pas différent de celui des autres, et
qu’il ne fait que développer le mégaron primitif, dont plusieurs
échantillons ont été reconnus dans les ruines de Troie. L’édifice a la
forme d’un rectangle allongé, celle même du naos (ou cella) des

1. Cf. Perrot et Chipiez, op. cit., t. VI, p. 684·.

2. Cf. Odyssée, ch. VI, 305-307.
 
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