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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

DOI issue:
Nr. 3
DOI article:
Lechat, Henri: Les origines et le développement du temple grec, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0210

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LES ORIGINES ET LE DÉVELOPPEMENT DU TEMPLE GREC 193

temples antiques ; les deux murs latéraux, projetés en avant, des-
sinent le cadre d’un vestibule double (prodomos et aithousa), dont
l'aspect monumental est complété par deux colonnes interposées
entre les deux antes : le plan est donc exactement celui du temple
dit in antis. Quant aux matériaux mis en œuvre, c’est le bois, la
brique crue, la pierre. Le bois a un rôle prépondérant, la pierre n’a
qu’un emploi fort limité. Les murs, en effet, sont en briques crues
avec chaînages de bois; les jambages de la porte et les antes du
prodomos sont revêtus de bois; les colonnes sont en bois; en bois
aussi tout l’entablement et le plafond qui supporte le toit horizontal,
fait d’une couche épaisse de terre battue1. La pierre ne se rencontre
guère d’une façon apparente qu’à la partie inférieure des murs. On
comprend qu’une muraille en briques crues est exposée à se désa-
gréger par suite des heurts et par l’action de l’humidité, et qu’elle
a besoin d’être protégée aux endroits les plus menacés : c’est pour-
quoi les jambages de la porte et les antes furent recouverts de bois,
et l’expérience avait appris aussi qu’il était bon d’asseoir le mur
entier sur un petit soubassement de pierre. Pour la même raison,
le pied des colonnes posait sur un dé de pierre arasé au niveau du
sol, au lieu de s’enfoncer profondément dans la terre où il se serait
vite pourri. L’emploi de la pierre, si limité soit-il, révèle donc déjà
un certain progrès accompli dans les procédés d’une construction à
laquelle suffisaient, en principe, les deux matériaux les plus faciles
à exploiter : la terre et le bois. — Tel était le mégaron, la grande
salle caractéristique du palais des rois achéens ; édifice indépendant,
ne l’oublions pas, de tout le reste du palais, édifice autonome et
complet, auquel son rôle dans la vie d’alors conférait une importance
unique. Cette construction, aux éléments si humbles, porte déjà en
soi le témoignage de cet esprit d’ordre et de clarté, qui est un des
signes de l’architecture grecque. L’emploi respectif de la pierre, de
la brique crue et du bois y est judicieusement réglé; aucune décora-
tion accessoire ne vient rompre, sous prétexte d’embellissement,
l’unité des grandes murailles droites ; l’ordonnance simple de la
façade renferme un germe de grandeur... Tout de même, il semble
que nous sommes encore bien loin du Parthénon.

Mais nous ne sommes pas si loin de l’Héræon d’Olympie. L’Hé-
ramn est un grand temple dorique, mesurant plus de 50 mètres de

1. Il n’est pas établi avec une certitude entière que le toit du mégaron ait
été en forme de terrasse horizontale ; mais cela paraît fort probable.

XXV. — 3” PÉRIODE.

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