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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

DOI issue:
Nr. 3
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Lechat, Henri: Les origines et le développement du temple grec, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0211

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194

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

long sur environ 20 mètres de large, avec une péris tas is1 de qua-
rante colonnes (seize sur les longs côtés, six sur les deux façades, en
comptant deux fois les colonnes d’angle), un prodomos - et un opis-
thodomos décorés chacun de deux colonnes. La fondation en doit dater
du commencement du vu0 siècle avant J.-C. ou de la fin du vmc; il a
sans doute remplacé un autre temple plus ancien. Le trait le plus
remarquable qu’offrent les ruines de l’Héræon, un trait de nature à
frapper même les yeux d'un profane, est que les colonnes retrouvées
sont différentes les unes des autres et paraissent appartenir aux
époques les plus diverses. « Elles ne sont pareilles ni par le diamètre,
ni par le nombre des cannelures, ni par le galbe du chapiteau. C’est
dans les profils do ce dernier membre que les différences sont le plus
marquées. Il y a là des chapiteaux qui paraissent dater, les uns du
vie siècle, les autres du ve ou du ivc, et quelques-uns de l’époque
romaine 1 2 3. » En outre, Pausanias fournit ce renseignement curieux
qu’une des colonnes de l’opisthodomos était en bois de chêne. Que
Pausanias ait vu de ses yeux cette colonne ou qu’il en ait trouvé la
mention faite dans un ouvrage antérieur, et, par conséquent, que
ladite colonne se soit conservée ou non jusqu’au ne siècle de notre
ère, il reste toujours qu’elle a existé, et son existence n’est explicable
que si l’on considère ce tronc de chêne comme le dernier survivant
d’une colonnade primitive, tout entière en bois. Aussi bien, est-ce
le seul moyen de rendre compte des variations de module dans les
colonnes en pierre retrouvées. Pleins de vénération pour le vieux
sanctuaire, « les Eléens s’appliquaient à conserver, tant qu’elles
tenaient sur leur base, les antiques colonnes de bois... C’était seule-
ment quand un fût de chêne, par son état de vétusté, menaçait de
s’abattre, que l’on se décidait à le remplacer par un fût de pierre4. »
Au viic siècle avant J.-C., lorsque l’Héræon était dans sa nouveauté,
nous devons donc nous le représenter avec les quarante colonnes

1. Le mot désigne l’ensemble des colonnes qui se tiennent debout autour d’un
édifice. Les Grecs disaient aussi : ptèrôma, mot qui équivaut à une comparaison,
le premier étant plutôt une définition.

2. On dit plus souvent : pronaos. Mais les inscriptions antiques relatives aux
temples emploient indifféremment les deux mots prodomos et pronaos. Je pré-
fère, au moins dans le présent article, ne me servir que du premier : d’abord,
à cause de la correspondance mieux marquée avec le mot opisthodomos; en-
suite, parce qu’il y a avantage, pour la clarté de la démonstration, à désigner
par le même mot la même partie de l’édifice dans le mégaron et dans le temple.

3. Perrot et Chipiez, op. cit., t. VII, p. 366.

4. Ibid., même page.
 
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