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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 5
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Fournier, Louis-Edouard: L' art en Pologne, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0465

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L’ART EN POLOGNE

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Une nouvelle fabrique vint, en 1782, rivaliser avec celle de Sluck.
Installée à Kobylka par le négociant lyonnais Solimond, elle put
mettre en vente, à l’instar de sa concurrente, de riches ceintures de
soie à dessins variés d’après les modèles français et persans, soit
cinquante à soixante pièces par mois. Solimond s’étant retiré au
bout de quelque temps, l’Arménien Jacob Paschalis lui succéda, pour
laisser ensuite la direction à Filsjean, tandis qu’il s’en allait
organiser une autre fabrique à Lipkow, près de \rarsovie. Kobylka
continua à prospérer jusqu’en 1794. Les principales marques de ses
ceintures sont les noms de Kobylki, de S. Filsjean ou de Paschalis,
l'agneau pascal tiré des armes parlantes de ce dernier et accom-
pagné des initiales P. I, ou les lettres A. S., qui sont peut-être les
initiales du fabricant lyonnais Solimond.

Mais, suivant Alfred Römer, les fabriques du pays ne pouvant
suffire aux besoins de la clientèle nationale, il est plus que probable
que l’on commandait à Lyon des ceintures pour costumes polonais.
On en tissait aussi dans la capitale de la France; pour M. Römer
cela est hors de doute. Celles qui portent l’inscription à Pans sont
connues. Cependant, d’après M. Jelski, bien des ceintures vendues à
Sluck sous le nom de ceintures françaises et parisiennes n’auraient
été que des contrefaçons dans le genre lyonnais. Quoi qu’il en soit,
il n’était peut-être pas superflu de s’arrêter un instantà cette appli-
cation de l’art à un métier mécanique en Pologne, car c’est un fait
curieux que d’y voir une branche importante de l’industrie naître
et se développer sous la double influence de l’Orient et de l’Occident,
de Constantinople et de Lyon.

La tâche que nous nous étions imposée touche à sa fin. Enu-
mérer les travaux de tous les collaborateurs de la commission dépas-
serait les bornes d’un simple exposé. Il nous suffira de dire que tous
les articles, quel qu’en soit le sujet et de quelque nom qu’ils soient
signés, dénotent un zèle aussi éclairé qu’infatigable, de longues et
consciencieuses investigations dans les archives de la Pologne et de
l’étranger et de patientes recherches jusqu’au fond des moindres vil-
lages. Et notre but aura été atteint, si nous avons pu appeler et
retenir un moment l’attention sur une œuvre qui est d’une haute
importance, non seulement pour l’histoire de l’art en Pologne, mais
encore pour l’histoire générale de la civilisation en Europe.

Malheureusement, cette publication, par la langue même dans
laquelle, elle est écrite, reste pour un lecteur français le « livre scellé de
sept sceaux », et on pourrait lui appliquer, en le modifiant un peu, le
 
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