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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

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Nr. 1
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Michel, André: La sculpture au Musée Jacquemart-André, 2, XVIIe et XVIIIe siècles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0074

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LA SCULPTURE AU MUSEE JACQUEMART-ANDRÉ 57

Cinq ans pins tard, l’élève consacrait à la mémoire de son
patron, enterré à Saint-Louis-des - Français, une épitaphe et un
médaillon funéraire, « monument d’amitié mutuelle » : « régit ordunts

S. MICIIAËLIS EQUITI TORQUATO, VITAE TNTEGRITATE MORUMQUE SUAVï-

tate insigni », mais qui ne vaut pas, tant sans faut, le buste sculpté
ad vivum. — Si l’on se rappelle que les admirables boiseries de la
chapelle de Chaalis (aujourd’hui transportées dans une petite église
du voisinage et qu’on devrait bien restituer à leur légitime pro-
priétaire) étaient sorties de l’atelier des Slodtz, on approuvera deux
fois la présence de ce beau buste dans la collection de Mme André.

Quelques semaines après avoir rendu à Slodtz le témoignage que
je viens de rapporter, en même temps qu’il exprimait à Mgr d’Àntin
une grande tristesse d’une attaque de goutte que celui-ci avait eu à
subir, y prenant « toute la part qu’un serviteur fidèle doit en ressen-
tir » et priant Dieu « de tout son cœur » pour la guérison de « Sa
Grandeur », — le bon Vleughels notait qu’il est « sorti de l’Aca-
démie beaucoup d’habile jeunesse comme Natoire, Bouchardon qui
est excellent, et Adam », et le nom de Bouchardon revient souvent
encore dans la correspondance, où, depuis 1724, on le rencontrait
fréquemment. Ses dessins, notamment, étaient mentionnés pour
leur <( belle manière ; il y a peu de sculpteurs qui s’en acquittent
comme lui », et l’on sait assez, si l’on a feuilleté les dessins de Bou-
chardon au Louvre, que le témoignage est justifié. D’Antin crai-
gnait que le jeune sculpteur, sur lequel on fondait de grandes espé-
rances, ne fût, comme tant d’autres, tenté d’aller chercher fortune
hors de France. Vleughels protestait qu’il avait fait tout ce qu’il
avait pu pour le détourner de s’attarder à Borne : « Il n’y a qu’une
seule manière pour y réussir, qui est de lui faire entendre qu’il
gagnera plus à Paris; il a cependant une grande réputation icy..., il
aime le gain : tout le monde l’aime!... » et d’Antin insistait : « Dites-
lni de ma part qu’il s’en revienne, que j’aurai soin de lui et que je
lui garde de belle et bonne besogne. Vous direz la même chose à
M. Adam, car il serait triste d’élever des sujets pour les pays
étrangers et, dans le fond, il n’y a de fortune à faire pour eux,
qu’en France. »

Bouchardon se décida à quitter Rome ; il partit le 4 septembre
1732 et, par une faveur insigne, fut aussitôt logé au Louvre. Dès
l’année suivante, il recevait d’importantes commandes (la statue de
LouisXIV pour Notre-Dame, une série de statues pour Saint-Sulpice),
et c’est en 1736 qu’il exécutait et signait « En mu indus Bouchardon,

XI.

4“ PÉRIODE.

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