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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
d’Hubert Robert à s’engager sur une piste qui ne pouvait manquer
d’être fructueuse et à rechercher les nombreuses œuvres de l’artiste
qui ont pris le chemin de la Russie. Cependant, il ne s’est trouvé per-
sonne jusqu’à présent qui ait eu la curiosité de les dénombrer et de-
les étudier. Ni M. Gabillot1, ni M. P. de Nolhac2, ni M. Tristan
Leclère3, qui ont consacré à Hubert Robert des monographies d’im-
portance inégale, n’ont trouvé le loisir de compléter les renseigne-
ments vagues et sommaires de Dussieux : ils ont entièrement laissé
de côté une part importante de l’œuvre du maitre.
Cette lacune vient d’être heureusement comblée par un jeune
érudit russe, M. Troubnikov, attaché à la conservation du Musée-
Impérial de l’Ermitage, qui, dans deux articles publiés récemment
dans l’excellente revue d’art Staryé Gocly s’est efforcé de faire lu
relevé aussi complet que possible de toutes les œuvres d’Hubert
Robert éparses dans les collections russes. C’est le résultat de cette
enquête — complétée et corrigée sur certains points ■— qu’il m’a
paru intéressant de faire connaître aux curieux de notre art du
xviiie siècle.
*
* *
On sait qu’à partir du voyage de Pierre le Grand à Paris (1717) et
surtout depuis la fondation de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-
Pétersbourg en 1757, nombreux sont les artistes français qui vinrent
chercher fortune dans la nouvelle capitale de la Russie. Qu’il suffise
de rappeler parmi les architectes : Lehlond, Vallin de la Mot lie et
Thomas de Thomon; parmi les sculpteurs, Gillet et Falconet; parmi
les peintres Lagrenée l’ainé, Louis Tocqué, J.-B. Le Prince, Doyen,
Mme Vigée-Lebrun, auxquels il faut joindre, comme j’ai essayé de le
démontrer dans la Chronique des Arts*, le pastelliste Perronneau.
Malgré ce courant continu d’émigration, Robert déclina les offres
1. G. Gabillot, Hubert Robert et son temps, Paris, 1893.
2. P. de Nolhac, Hubert Robert, Paris, 1910.
3. Tristan Leclère, Hubert Robert et les paysagistes français du xviue siècle
(Coll. Les Grands Artistes), Paris, 1913.
4. A. Troubnikov, Kartiny Pavlovskago dvortsa [Les Tableaux du palais de
Pavlovsk] (Staryé Gody, 1912); Kartiny Goubera Robera v Rossii [L’Œuvre d'Hubert
Robert en Russie] (Staryé Gody, janvier 1913j. Nous exprimons ici nos remercie-
ments à M. P. P. Weiner, directeur des Staryé Gody, qui a gracieusement mis
à notre disposition les photographies qui illustrent cet article.
5. L. Réau, J.-B. Perronneau en Russie (Chronique des Arts du 11 janvier 1913r
p. 11).
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
d’Hubert Robert à s’engager sur une piste qui ne pouvait manquer
d’être fructueuse et à rechercher les nombreuses œuvres de l’artiste
qui ont pris le chemin de la Russie. Cependant, il ne s’est trouvé per-
sonne jusqu’à présent qui ait eu la curiosité de les dénombrer et de-
les étudier. Ni M. Gabillot1, ni M. P. de Nolhac2, ni M. Tristan
Leclère3, qui ont consacré à Hubert Robert des monographies d’im-
portance inégale, n’ont trouvé le loisir de compléter les renseigne-
ments vagues et sommaires de Dussieux : ils ont entièrement laissé
de côté une part importante de l’œuvre du maitre.
Cette lacune vient d’être heureusement comblée par un jeune
érudit russe, M. Troubnikov, attaché à la conservation du Musée-
Impérial de l’Ermitage, qui, dans deux articles publiés récemment
dans l’excellente revue d’art Staryé Gocly s’est efforcé de faire lu
relevé aussi complet que possible de toutes les œuvres d’Hubert
Robert éparses dans les collections russes. C’est le résultat de cette
enquête — complétée et corrigée sur certains points ■— qu’il m’a
paru intéressant de faire connaître aux curieux de notre art du
xviiie siècle.
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On sait qu’à partir du voyage de Pierre le Grand à Paris (1717) et
surtout depuis la fondation de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-
Pétersbourg en 1757, nombreux sont les artistes français qui vinrent
chercher fortune dans la nouvelle capitale de la Russie. Qu’il suffise
de rappeler parmi les architectes : Lehlond, Vallin de la Mot lie et
Thomas de Thomon; parmi les sculpteurs, Gillet et Falconet; parmi
les peintres Lagrenée l’ainé, Louis Tocqué, J.-B. Le Prince, Doyen,
Mme Vigée-Lebrun, auxquels il faut joindre, comme j’ai essayé de le
démontrer dans la Chronique des Arts*, le pastelliste Perronneau.
Malgré ce courant continu d’émigration, Robert déclina les offres
1. G. Gabillot, Hubert Robert et son temps, Paris, 1893.
2. P. de Nolhac, Hubert Robert, Paris, 1910.
3. Tristan Leclère, Hubert Robert et les paysagistes français du xviue siècle
(Coll. Les Grands Artistes), Paris, 1913.
4. A. Troubnikov, Kartiny Pavlovskago dvortsa [Les Tableaux du palais de
Pavlovsk] (Staryé Gody, 1912); Kartiny Goubera Robera v Rossii [L’Œuvre d'Hubert
Robert en Russie] (Staryé Gody, janvier 1913j. Nous exprimons ici nos remercie-
ments à M. P. P. Weiner, directeur des Staryé Gody, qui a gracieusement mis
à notre disposition les photographies qui illustrent cet article.
5. L. Réau, J.-B. Perronneau en Russie (Chronique des Arts du 11 janvier 1913r
p. 11).