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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

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Nr. 3
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Jacobsen, Emil: Fiorenzo di Lorenzo, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0225

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202

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Pinturicchio (né en 1455, suivant Vasari) n’avait, il est vrai, à
cette époque (1473), que dix-huit ans; mais la précocité des artistes
italiens nous est connue par bien des exemples. Maints traits, d’une
fraîcheur et d’une subtilité toutes juvéniles, se trouveraient ainsi ex-
pliqués. Je suis pourtant fort éloigné de partager l’avis de M. S. Weber
qui attribue la création des deux plus fines peintures de la série (les
nos 6 et 7) à Pinturicchio. Je ne trouve pas de motif d’assigner à
ces tableautins, qui, de l’avis de S. Weber, sont d’une harmonie
et d’une perfection dépassant celles du maître, une place spéciale et
de les attribuer complètement à Pinturicchio. Nous pouvons
admettre avec vraisemblance que Pinturicchio a collaboré plus ou
moins à toute la série, sans lui attribuer exclusivement un seul des
petits tableaux. La comparaison instituée par S. Weber avec les
fresques de la chapelle Bufalini à Santa Maria Aracœli, à Rome, n’est
pas convaincante. 11 ne faut pas oublier que ces fresques furent peintes
par Pinturicchio dans le plein épanouissement de son talent.

La série des petits panneaux de Pérouse marque un point culmi-
nant dans l’œuvre de Fiorenzo di Lorenzo. 11 a bien créé plus tard
des figures détachées plus considérables, touché des cordes plus
profondes, traité des sujets plus sérieux et plus élevés, mais il n’a
produit rien de plus parfait que la Naissance de saint Bernardin ou
la Résurrection d’une fillette tombée clans un puits, où les figures,
l’architecture et le paysage se fondent en un ensemble des plus har-
monieux. Toutefois, pour nous, l’année 1473 n’est pas une aussi
grande « énigme » qu’elle parait être à MM. S. Weber ou J.-G.
Graham1, qui se trouvent, à cause de cette date, incités à contester
à Fiorenzo la paternité de toute la série. S. Weber, comparant les
petits tableaux avec le retable certain de 1487, dont il va être ques-
tion, trouve que ces panneaux, qui lui sont très antérieurs, semblent
beaucoup plus mûris et plus poussés. À certains points de vue, il
semble, en effet, qu’il en soit ainsi; mais à d’autres, non. Et quelle
preuve cela serait-il ? Certains artistes produisent leurs meilleures
œuvres à un âge relativement jeune, d’autres à l’àge mûr. Du reste,
un artiste peut arriver à la perfection de son talent plus lot dans des
tableaux de petites dimensions que dans des œuvres de grand format.

en somme complètement le caractère de Fiorenzo et des autres petits tableaux;
pourtant l’exécution, le dessin plus doux, laissent deviner une autre main et
vraisemblablement celle de Pinturicchio qui était manifestement son élève, et
qui, par conséquent, travaillait probablement dans son atelier à cette époque. »
1. The Problem of Fiorenzo di Lorenzo, Rome, 1903.
 
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