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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

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Nr. 4
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Jacobsen, Emil: Fiorenzo di Lorenzo, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0346

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314

GAZETTE DES BEAUX-A RTS

Fiorenzo a encore peint un autre tableau, L'Adoration desMages,
pour l’église de S. Maria Nuova ou pour le monastère attenant.

De même que les tableaux de saint Bernardin, cette Adoration
des Mages (le n° 6 de la salle XII) a été enlevée à Fiorenzo par plu-
sieurs critiques. Vasari l’avait attribuée au Pérugin, en observant que
cette œuvre diffère de ses autres créations. Marie est assise à droite
d’une pauvre chaumière, avec l’Enfant Jésus tout nu assis à cali-
fourchon sur le genou droit de sa mère. Le vieux roi agenouillé
regarde l’Enfant avec une ferveur ardente; derrière lui se tient le
roi nègre portant un vase doré, et le jeune roi., un adolescent élégant
en costume de cour, portant un vase d’argent. En arrière des trois
rois est massée leur suite, un groupe compact d’hommes jeunes ou
âgés, tous richement vêtus. Derrière Marie, saint Joseph se tient
appuyé sur un bâton; son type est tout à fait le même que sur un
tableau de Fiorenzo d’une époque plus ancienne : Y Adoration des
Bergers de Monteluce; cette identité du type de la figure suffirait
presque à prouver que nous avons affaire au même artiste. Au fond de
la scène s’étend un paysage de collines, dont les tons profonds, vert
olive et gris bleu, sont bien ceux qui ont été observés dans la série
des tableautins de Saint Bernardin et dans Y Adoration des Bergers.

A droite et à gauche s’élèvent, comme dans ces tableaux, des
massifs rocheux; nous voyons voguer dans l’air les escadrilles de
nuages propres à Fiorenzo; les cassures des plis, dans les costumes,
la draperie de la traîne du manteau du vieux roi agenouillé sont
des plus caractéristiques pour le peintre. Weber a déjà fait remar-
quer la ressemblance frappante du plus âgé des rois debout avec le
saint Roch de l’église S. Francesco, à Deruta, qu’il donne à Fiorenzo1.

Le coloris n’a plus, il est vrai, le ton argenté des premières
œuvres : il est profond, chaud et doré, avec une dominante rougeâtre,
qui pourrait s’expliquer par l’influence de Signorelli ou d’un maître
de l’Italie du Nord. Le profil de Marie est plus allongé que le type
ordinaire de Fiorenzo et pourrait presque faire penser à un artiste
d’une tout autre école, tel que Bartolommeo Montagna. L’Enfant
Jésus, par contre, a le type ordinaire de Fiorenzo : il est seulement
plus joli et d’un mouvement plus enfantin. Il a l’oreille en pointe,
que l’on trouve presque toujours chez Fiorenzo.

Dans quelle période de la vie du peintre placer cette œuvre, si

1. Ouv. cité, p. 107.
 
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