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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

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Nr. 4
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Jacobsen, Emil: Fiorenzo di Lorenzo, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0350

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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atteint trente-deux ans1, demeure vis-à-vis de Fiorenzo di Lorenzo.

Il existe encore un autre tableau qui plaide en faveur de relations
très étroites entre le Pérugin et Fiorenzo. C’est une Annonciation sur
la prédelledu retable de S.Maria Nuova, à Fano,où toute la splendide
architecture, le paysage du fond, le dessin de mosaïque du dallage
en marbre, sont imités exactement, quoiqu’en contre-partie, de
l’un des tableautins de la série de Saint Bernardin (celui de la Nais-
sance du saint). Que l’on respire à l’aise sous ces portiques! Quel
admirable sens de l’espace! Sous ce rapport le jeune Pérugin a
dépassé son maître : tandis que Fiorenzo surcharge, le Pérugin
se contente de deux personnages, placés à quelque distance l’un de
l’autre, de sorte que le regard peut librement contempler l’horizon2.

Nous savons que le Pérugin a exécuté en 1475 dans le Palais
Communal de Pérouse des fresques qui ont disparu. Ce travail ne
pouvait l’empêcher d’aider à l’exécution du grand retable de Y Ado-
ration des Mages. Il est probable qu’à cette époque, entre 1475 et
1477, le Pinturicchio, âgé de vingt ans, se trouvait encore dans
l’atelier de son maître Fiorenzo di Lorenzo. La réunion de tels
artistes explique l’impression étrange que produit à première vue
cette Adoration des Mages, si on l’attribue à Fiorenzo. Bien qu’il soit
difficile de délimiter exactement la part qui peut revenir au Pérugin
(son propre portrait excepté) et à Pinturicchio (auquel des critiques
ont attribué tout le panneau), on peut admettre que le coloris pro-
fond, si différent de celui de Fiorenzo, appartient à Pérugin et aussi
la nouvelle technique, mélange de détrempe et d’huile, que Fiorenzo
n’avait jamais employée. D’autre part, on pourrait chercher la main
de Pinturicchio dans deux des figures de la suite des rois : les
jeunes gens d’allure si dégagée.

Le tableau est donc, à mon avis, une œuvre de Fiorenzo, dont le
caractère exceptionnel trouve sans doute son explication dans la
collaboration de deux élèves qui étaient déjà des artistes originaux.
Il ne peut donc être, comme le veut Weber, le tableau d’autel créé
dans la vieillesse du peintre; d’ailleurs l’analogie avec la série de

1. Je pars ici de l’opinion généralement admise que le Pérugin est né en
1446; d’après le témoignage de Vasari,il mourut à l’àge de soixante-dix-huit ans,
en 1524. W. Bombe se fonde à présent sur une indication de Giovanni Sanli,
d’après laquelle le Pérugin serait du même âge que Léonard de Vinci, né en
1452. Si cette hypothèse se confirmait, beaucoup d’invraisemblances de la vie
du maître se trouveraient expliquées.

2. Un compartiment de cette prédelle fait partie de la collection du comte Em-
pianuele Raineri à Pérouse ; il a paru à l’Exposition ombrienne de Pérouse en 1907,
 
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