Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Jacobsen, Emil: Fiorenzo di Lorenzo, 2
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0358

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
326

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Fiorenzo. La découverte de Perkins a confirmé mon attribution, car
le dessin se rapporte manifestement au panneau du musée de Nantes
représentant saint Sébastien1. Mais il faut ajouter que le modèle
exact de ce dessin (ce que je n’ai pu constater que tout récemment)
se trouve dans un volet latéral avec saint Jacques et saint Mamrnès,
à Windsor, provenant d’un triptyque qui appartenait originairement
à la S. Trinité, à Pistoia (panneau central à Londres) et qui fut
exécuté par Pesellino et Fra Filippo Lippi; le dessin est une copie
exacte, jusqu’au moindre détail, de la figure de saint Mamrnès, que
Fiorenzo a utilisée pour son saint Sébastien. Nous avons déjà observé
que Fiorenzo fut souvent et profondément influencé par Pesellino.



* *

Fiorenzo di Lorenzo est la figure centrale de la peinture
ombrienne, non pas par le fait qu’il représente d’une façon spéciale
ce que nous comprenons comme manière ombrienne; mais parce
qu’il attire à lui tous les rayons de l’art ombrien et qu’il les reflète.
Attentif à tout, ouvrant l’œil de tous cotés, accessible à toutes les
influences et ne se répétant guère, il est alternativement sérieux
et gai, enjoué et profond, gracieux et âpre; son coloris varie entre
une fraîcheur argentée et une chaleureuse tonalité dorée. 11 est la
contre-partie du Pérugin, qui reste fidèle, par trop fidèle, à soi-mème
el qui,lorsqu’il eut enfin trouvé son style, ne se laissa plus influencer
par personne et mit une sorte d’ostentation à se répéter2.

ÉMILE JACOB SEN

d. Le dessin, ainsi que le tableau de Nantes, ont été reproduits par moi dans
le Rassegna cl’Arte, 1909, p. 73.

2. La date de la mort de Fiorenzo est différemment indiquée par les cri-
tiques d’art. Le Cicerone donnait 1520; Giovanni Morelli et W. Rothes de même
(avant 1521); Frizzoni, par contre, 1522, ainsi que Weber. A. Brigante a essayé de
démontrer, dans un article de la Rassegna d’Arte Umbra (1910), que Fiorenzo est
décédé au commencement de février 1522, en se fondant sur un document d’après
lequel une sépulture en l’église de S. Francesco fut payée pour lui le 5 février
1522. L’inexactitude de cette dernière indication ressort cependant des re-
cherches de W. Bombe. Celui-ci publie des actes notariés par lesquels nous ap-
prenons que le peintre était encore en vie en octobre 1522. Le 14 février 1525,
sa veuve Innocenza, qui s’était remariée, donne quittance d’une partie de sa
dot. Nous savons donc seulement que Fiorenzo est mort avant le 14 fé-
vrier 1525.
 
Annotationen