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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
il semble, ils sont un peu postérieurs au séjour de Pisistrate. J’ajoute que tous
les fragments recueillis auprès du temple d’Apollon sont conservés au musée
de Chalcis et j’exprime le vœu que les fouilles interrompues soient reprises,
qu’elles soient poussées jusqu’au roc, afin que les moindres débris d’un
si magnifique ensemble
soient pieusement exhu-
més et mis en lieu sûr.
Le transfert au Louvre
de la colossale statue en
marbre d’Athéna, jadis
dans les jardins de la villa
Médicis à Rome, puis
conservée plutôt qu’expo-
sée à l’École des Beaux-
Arts, où elle fut envoyée
par Ingres1, a rappelé
l’attention sur ce beau
morceau de sculpture, où
Furtwaengler avait voulu
jadis voir un original grec,
la figure centrale du fron-
ton oriental du Parthé-
non ou une réduction de
l’Athéna dite Promachos2.
M. Frickenliaus a essayé
de montrer qu’il s’agit de
la copie exacte d’une sta-
tue probablement en or
et en ivoire, l’Athéna
d’Élis attribuée par Pline
à Colotès, disciple de Phidias, qui l’avait aidé à sculpter le Zeus d’ndis 3. Il
existe, en effet, une statuette de marbre, d’un type conforme à celui de
l’Athéna Médicis, qui a été découverte à Élis. L’argument est un peu mince,
mais il est de ceux dont les historiens de l’art antique, si pauvres en argu-
ments décisifs, n’ont pas le droit de faire fi. Une fois en possession de la
copie d’un original de Colotès, M. Frickenhaus part de là pour attribuer au
même sculpteur l’original du Zeus de Dresde, dont une réplique partielle a été
trouvée à Olympie4. Ce Zeus ressemble beaucoup à un Asklépios; or, Colotès
avait sculpté un Asklépios d’or et d’ivoire pour Élis, statue qu’admirait Strabon.
TETE GRECQUE ATTRIBUEE A EUPHRANOR
(Musée National, Rome.)
vi
1. Publiée dans la Gazette des Beaux-Arts, 1890, t. I, p. 281.
2. Voir Michon, Musées de France, 1913, n° 4, pl. 19. avec la première reproduction
exécutée d’après l’original.
3. Jahrbuch des Instituts, 1914, p. 1 et suiv.
4. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1902, t. I, p. 147.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
il semble, ils sont un peu postérieurs au séjour de Pisistrate. J’ajoute que tous
les fragments recueillis auprès du temple d’Apollon sont conservés au musée
de Chalcis et j’exprime le vœu que les fouilles interrompues soient reprises,
qu’elles soient poussées jusqu’au roc, afin que les moindres débris d’un
si magnifique ensemble
soient pieusement exhu-
més et mis en lieu sûr.
Le transfert au Louvre
de la colossale statue en
marbre d’Athéna, jadis
dans les jardins de la villa
Médicis à Rome, puis
conservée plutôt qu’expo-
sée à l’École des Beaux-
Arts, où elle fut envoyée
par Ingres1, a rappelé
l’attention sur ce beau
morceau de sculpture, où
Furtwaengler avait voulu
jadis voir un original grec,
la figure centrale du fron-
ton oriental du Parthé-
non ou une réduction de
l’Athéna dite Promachos2.
M. Frickenliaus a essayé
de montrer qu’il s’agit de
la copie exacte d’une sta-
tue probablement en or
et en ivoire, l’Athéna
d’Élis attribuée par Pline
à Colotès, disciple de Phidias, qui l’avait aidé à sculpter le Zeus d’ndis 3. Il
existe, en effet, une statuette de marbre, d’un type conforme à celui de
l’Athéna Médicis, qui a été découverte à Élis. L’argument est un peu mince,
mais il est de ceux dont les historiens de l’art antique, si pauvres en argu-
ments décisifs, n’ont pas le droit de faire fi. Une fois en possession de la
copie d’un original de Colotès, M. Frickenhaus part de là pour attribuer au
même sculpteur l’original du Zeus de Dresde, dont une réplique partielle a été
trouvée à Olympie4. Ce Zeus ressemble beaucoup à un Asklépios; or, Colotès
avait sculpté un Asklépios d’or et d’ivoire pour Élis, statue qu’admirait Strabon.
TETE GRECQUE ATTRIBUEE A EUPHRANOR
(Musée National, Rome.)
vi
1. Publiée dans la Gazette des Beaux-Arts, 1890, t. I, p. 281.
2. Voir Michon, Musées de France, 1913, n° 4, pl. 19. avec la première reproduction
exécutée d’après l’original.
3. Jahrbuch des Instituts, 1914, p. 1 et suiv.
4. Voir Gazette des Beaux-Arts, 1902, t. I, p. 147.