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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

DOI issue:
Nr. 6
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Vitry, Paul: Les sculptures et les objets d'art du Moyen Âge et de la Renaissance: la Collection Camondo
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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0508

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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plaque de la Crucifixion pour laquelle Molinier, avec le jugement
à la fois sûr et hardi qui lui était habituel, mettait en avant le
grand nom de Donatello.

Parmi les pièces qui ne figuraient pas encore à cette époque chez
M. de Camondo, et qui ne purent, par conséquent, être étudiées
dans le travail de Molinier, il faut signaler en premier lieu deux
figures d’allure archaïque l’une et l’autre, et d’une rudesse un peu
barbare, dont le choix témoigne d’une curiosité multiple et d’un
goût singulier pour toutes les formes d’art, même les plus élémen-
taires et les moins banalement plaisantes. La première est une tète
de marbre sur l’origine de laquelle on a assez longtemps hésité1 et
dont l’attribution parait pouvoir être définitivement réglée grâce à
des travaux archéologiques tout récents. Cette tète de femme est
coiffée d’une sorte de bonnet ou de turban, décoré de rangées de
perles symétriques, analogue à celui que présentent les portraits
d’impératrices byzantines des premiers siècles, notamment la célèbre
figure de Théodora dans la mosaïque de Ravenne. Mais on en peut
rapprocher surtout avec précision plusieurs têtes féminines d’un
modelé également très sommaire et d’un caractère hiératique très
prononcé dont l’une se trouve dans le cloître du Latran et passa
jadis pour un portrait de l’impératrice Hélène ; une autre se voit au
palais des Conservateurs de Rome, une troisième, enfin, a été décou-
verte récemment à Milan et figure au Castello Sforzesco. On a établi
qu’il s’agit bien là d’une série de portraits d’impératrices byzantines
du début du vie siècle dont la coiffure riche et compliquée doit,
malgré certaines opinions contradictoires, être considérée comme
un diadème. Dans plusieurs de ces bustes, dont celui du Louvre, on
prétend même pouvoir reconnaître une certaine princesse Ariane,
femme de l’empereur Anastase mort en 515, tandis que la tête de
Milan représenterait l’impératrice Théodora elle-même. Quoi qu’il
en soit, ces figures au galbe alourdi, aux yeux fixes et mornes nous

1. Attribuée au département des sculptures du Moyen âge, la figure avait été
•considérée d’abord comme appartenant à cet art médiéval fortement influencé
par celui de l’antiquité qui fleurit, un temps, dans l’Italie méridionale et
s’exprime notamment dans certaines sculptures de Capoue. Mais le rapproche-
ment avec plusieurs figures du Bas-Empire, notamment avec un buste du Latran,
qui avait été déjà indiqué par M. Lauer en 1909, a été confirmé, à la fin de
l’année dernière, par un travail de M. Delbrück publié dans les Mittheilungen de
l’Institut archéologique allemand (Ræmische Abteüung, 1913, p. 310-352 : Portràts
Byzantiniacher Kaiserinnen), travail signalé et complété dans une communication
de notre collègue M. Etienne Michon à la Société Nationale des Antiquaires
de France le 17 décembre 1913.
 
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