LA COLLECTION CAMONDO
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maître. C’est bien encore cette façon comme ingénue et hardie,
sans pédantisme et sans hésitation, d’aborder les sujets classiques en
se préoccupant avant tout de la vérité naturaliste et expressive, sans
viser encore à la symétrie banale et à l’équilibre scolaire qui gâtent
dans une œuvre comme le Persèe de Cellini les restes de la vive élé-
gance florentine. Nous sommes toujours ici à Florence, et à peine
parvenus encore à la fin
du radieu ^.qualtrocento.
Le buste où Moli-
nier, qui l’étudia alors
qu’il appartenait encore
â la collection Salomon
Goldschmidt, avait cru
pouvoir reconnaître le
maréchal Trivulce, nous
ramène vers I Italie du
Nord. La belle patine
sombre du bronze, le
modelé énergique et
simplifié, le réalisme
massif de la sculpture,
nous font penser aux
qualités des bronziers
vénitiens qui s’affir-
ment déjà avec tant
d’autorité au Louvre
dans le buste de jeune
homme de la collection
Spitzer. Pourtant, les
circonstances de la vie
du célèbre homme de
guerre le rapprochement avec certaines œuvres de Caradosso, les
unes présentant en médailles ou en plaquettes le profil du même
personnage, les autres simplement décoratives, mais affirmant la
même force de construction dans l’étude d’une figure humaine,
amèneraient plutôt à penser à quelque atelier de la Lombardie et
peut-être à Caradosso lui-même.
Molinier avait, dès 1898fi signalé un autre exemplaire du buste; 1
1. Revue de l’art ancien et moderne, janvier 1898, p. 74-77.
Cliché Braun.
BUSTE DU MARÉCHAL TRIVULCE (?), BRONZE
ART VÉNITIEN OU LOMBARD, DÉBUT DU XVIe SIÈCLE
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maître. C’est bien encore cette façon comme ingénue et hardie,
sans pédantisme et sans hésitation, d’aborder les sujets classiques en
se préoccupant avant tout de la vérité naturaliste et expressive, sans
viser encore à la symétrie banale et à l’équilibre scolaire qui gâtent
dans une œuvre comme le Persèe de Cellini les restes de la vive élé-
gance florentine. Nous sommes toujours ici à Florence, et à peine
parvenus encore à la fin
du radieu ^.qualtrocento.
Le buste où Moli-
nier, qui l’étudia alors
qu’il appartenait encore
â la collection Salomon
Goldschmidt, avait cru
pouvoir reconnaître le
maréchal Trivulce, nous
ramène vers I Italie du
Nord. La belle patine
sombre du bronze, le
modelé énergique et
simplifié, le réalisme
massif de la sculpture,
nous font penser aux
qualités des bronziers
vénitiens qui s’affir-
ment déjà avec tant
d’autorité au Louvre
dans le buste de jeune
homme de la collection
Spitzer. Pourtant, les
circonstances de la vie
du célèbre homme de
guerre le rapprochement avec certaines œuvres de Caradosso, les
unes présentant en médailles ou en plaquettes le profil du même
personnage, les autres simplement décoratives, mais affirmant la
même force de construction dans l’étude d’une figure humaine,
amèneraient plutôt à penser à quelque atelier de la Lombardie et
peut-être à Caradosso lui-même.
Molinier avait, dès 1898fi signalé un autre exemplaire du buste; 1
1. Revue de l’art ancien et moderne, janvier 1898, p. 74-77.
Cliché Braun.
BUSTE DU MARÉCHAL TRIVULCE (?), BRONZE
ART VÉNITIEN OU LOMBARD, DÉBUT DU XVIe SIÈCLE