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Greene, J. B.
Fouilles exécutées à Thèbes dans l'année 1855 — Paris, 1855

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https://doi.org/10.11588/diglit.6446#0017
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STATUE DE SCHAP-EN-AP. §

temps de la dodécarchie; nous verrons par la suite que"trois ou quatre années , peut-être même davantage;
devront être chronologiquement attribuées à ce règne.

Les fouilles de M. Mariette, à Sakkara, nous ont fourni de précieux renseignements pour la chronologie
de cette époque; un important[travail que M. Mariette publie en ce moment exposera la série des Apis
morts sous la XXVP dynastie.[M. de Rougé estime que la période qui s'étend depuis la première année de
Psammétik jusqu'à la mort d'Amasis comprend exactement cent trente-huit ans.

Si l'on place, d'accord avec les auteurs, la conquête de l'Egypte par Cambyse à l'an 221 de l'ère de
Nabonassar, la première année de Psammétik se trouve identifiée d'une manière à peu près certaine avec
la quatre-vingt-troisième du canon de Ptolémée, dont la plus grande partie correspond à l'an 665 avant
J.-C. Le ier Thot de cette année répond au 6 février. La stèle funéraire du premier Apis mort sous
Psammétik nous ramène au règne de Tahraka, confirme le récit d'Hérodote déjà cité, et nous force à lais-
ser de côté les listes de Manétlion, où le double emploi devient évident. Cette inscription ne laisse en effet
que quatre ou cinq ans, au plus, entre la première année que s'attribue Psammétik et la dernière année
de Tahraka ; malheureusement elle ne nous donne pas la durée de la vie de l'Apis, et peut nous faire com-
mettre, à la rigueur, une erreur d'une on deux années en plus ou en moins, en lui attribuant une existence
de vingt-quatre années complètes.

M. Mariette a trouvé dans la dynastie des Bubastites deux Apis dont la vie a légèrement excédé vingt-
cinq ans; à cette époque, la règle unanimement indiquée par les auteurs n'avait peut-être pas encore force
de loi ; mais tous les Apis postérieurs à cette dynastie, que nous connaissons, y ont été soumis; nous pou-
vons donc prendre le chiffre de vingt-cinq ans comme un maximum à peu près certain. L'Apis mort dans
la 20e année de Psammétik, la 102e du canon, était né l'an 26 de Tahraka. En admettant qu'il soit mort
dans sa vingt-cinquième année, celle de sa naissance se placera à la 78e du canon, et la première du règne
de Tahraka à la 53e. Nous ne pouvons donc compter chronologiquement que quatre années au plus entre
la 26e année de Tahraka et la première de Psammétik.

Quant à la manière dont ces quatre années ont été remplies, voici ce qui nous a paru le plus probable.

Psammétik prétendait avoir un droit héréditaire au trône ; nous en avons une preuve dans l'insertion
de ses ancêtres Nékao, Stéphinatès et JNectèphes dans les listes royales. Psammétik aura donc fait remonter
la première des cinquante-quatre années qu'il s'attribue bien avant sa reconnaissance officielle par toute
l'Egypte, et il doit même y comprendre le temps de la dodécarchie, puisqu'il appuie sa légitimité sur une suite
de personnages ayant vécu sous la domination éthiopienne , qu'il fait désigner comme rois dans les listes,
et auxquels il a dû se faire succéder immédiatement.

Rien ne prouve d'ailleurs que Tahraka n'ait régné que vingt-six ans ; sur les quatre années qui le séparent
de la première année de Psammétik et de la dodécarchie, deux années, ou même davantage, pourraient lui
être attribuées. Sur les quatre ans, il nous resterait deux ans pour l'anarchie dont parle Diodore, et à
laquelle il donne juste cette durée (Livre I, 66). Ces quatre années sont les 79e, 80e, 8ie et 82e du canon,
répondant aux années 669, 668, 667 , 666 avant J.-C.

D'après les monuments du Sérapéum, la 53e année du canon est donc la limite la plus reculée où nous
puissions placer la première année de Tahraka. Le 1™ Thot de cette année vague répond au i3 février de
l'an 6g5 avant J.-C.

C'est à des personnages ayant vécu dans la période qui s'ouvre à la fin du règne de Tahraka que se rap-
portent les inscriptions de notre fragment de statue.

Eusèbe nous apprend que, tandis que Psammétik s'efforçait d'établir son empire dans la Basse-Egypte, un
personnage qu'il nomme Amméris l'Éthiopien régnait à Thèbes. Champollion et ses successeurs ont reconnu
dans l'Amméris d'Eusèbe une reine nommée Améniritis, que l'on trouve fréquemment mentionnée sur les
monuments de cette époque, dans la Haute-Egypte, et que son prénom royal, joint aux honneurs dont elle
est entourée sous la dynastie Saite, nous fait regarder comme l'héritière légitime de l'ancienne race des
rois thébains.

Nous voyons en effet les Saites s'empresser de s'unir aux princesses de son sang.

Nos inscriptions nous apprennent qu'Améniritis épousa le roi Pionchi , et qu'elle en eut une

fille nommée Schap-en-ap. La place de Pionchi avait jusqu'ici été fort incertaine. Aussitôt qu'elle a été
fixée, nous avons cru le retrouver sur une stèle du musée du Louvre (C. 100), dont les cartouches sont,
il est vrai, martelés, mais offrent, dans ce qu'on peut en distinguer, la plus grande ressemblance avec
ceux de la statue de Médinet-Habou. Cette stèle, comprise par M. Prisse dans son Choix de Monuments
égyptiens, se trouve à la planche IV de sa publication. Elle nous présente la légende complète du roi avec

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