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18» ANNÉE — N° 91 o

FRANGE : 15 GENTIMES

15 Octobre 1888.

BUREAUX

5, Cité Bergère, 5
PARIS

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Un numéro : (fnneo) 15 c.

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Lettres et MaBflats à m. J. madre

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BUREAUX

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PARIS

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Un numéro(frueo): 20 c.

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an

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Autoritt..

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Batte.

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Charivari.

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*Chasse illustrée . .

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Constitutionnel. . .

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Défense .......

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*Dix-neuvièm e Siècle

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Droit.

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Événement.

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Echo de Paris . . .

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*Estafette.

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Figaro..

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*France avec la Répu-







blique illustrée . .

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*Gaulois.

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♦Gazette des Beaux-







Arts.

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Gazette de France.

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Gaz. des Tribunaux

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Gil-Blas.

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♦Illustration.

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*Intransigeant. . . .

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Journal des Débats.

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Journal Officiel. . .

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*Justice (1).

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*Liberté.

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*Matin.

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*Monde illustré . . .

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*Moniteur universel.

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Mot d’Ordre ....

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*NationaI.

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*Nouvelle Revue. . .

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*Paix.

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*Paris.

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*Patrie.

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Pays.

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Petit Journal. . . .

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*Petit National . . .

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*Petites Affiches (1).

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*Petite République .

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Radical.

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République franç. .

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*Revue illustrée. . .

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*Revue dos Deux-Mon

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♦Revue Bleue ....

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•Revue scientifique .

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Semaine financière.

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Siècle .

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•Soir.

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Soleil.

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♦Télégraphe (1) . . .

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Temps.

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*Tour du Monde. . .

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Univers.

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*Vie Moderne ....

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Vie Parisienne. . .

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* Voltaire.

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10

»

Pour les colonies et Vètranger demander
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Adresser les lettres et valeurs au nom de
M. J. MADRE, 5, cité Bergère à Paris.

LA COMÉDIE POUTIQUE

Guillaume II au Vatican

(La scène représente leboudoir de Lèon XIII.

Sa Sainteté est enlourèe de cinq cardinaux

et de quatre « point cardinaux. » Ameu-

blement sévâre, mais de mauvais goût.)

Léon XIII {acheva.nl de boire une bou-
teille de Cliquot à 29 fr. 35 la pinte). —
Je me sens aujourd’hui aussi gaïllard
que Ie directeur de l’Opéra de Paris.

Le premier Moutardier. — C’est pour-
quoi Sa Sainteté Ritt...

Lêon XIII. — Ritt et Gaillard ! Ah ! ah !
je le replacerai, celui-là, après le départ
de Guillaume II, qui vient de supprimer le
ballet dans les théâtres allemands sous le
prétexte que les tutus de ces dames balle-
rines « donnaient des idées » aux compa-
triotes d’Albert Wolff!. : Mais quelles sont
ces trompettes ? Est-ce le tramwaj de St-
Pierre ?

Le cardinal Hohenloe. — G’est l'ern-
pereur d’Allemagne, mon souverain maî-
tre, qui vient, lui protestant et Auglais de
naissancc, baiser la mule de Votre Sain-
teté.

Léon XIII. — La mule de Ma Sainteté !!!
Quel bafouillage i Pourquoi ne dites-vous
pas « la pantoufle du pape. » Une vieille
pantoufle qui sent le gruyère... Je n’ose-
rais même pas l’embrasser moi-même!
Allons ! camérièrs, gardes-nobles, cardi-
naux etgrand Bornibus-moutardier, faites
entrer le successeur de Chailes-Quint qui
vient'me supplier d’user de mon influence
pour que les catholiques d’Allemagne sou-
tiennent, aux élections prochaines du
Reichtag, les protestants qui commencent
à branler dans le manche. Qu’on me laisse
seul... une ! deux !! avec mon Empereur !

Gdillaume II. — G’est moi!

Léon XIII. — Jeune homme, embrassez
ma pantoufle.

Guillaume II. — Jamais de la vie ! je
n’aime que l’odeur dn cuir de Russie.

Léon XIII. — Oh ! je sais que vous avez
le plus fervent amour pour les bottes du
czar..

Guillaume II. — Dites-donc, monvieux,
pas de bêtises 1 D’abord, savez-vous l’alle-
mand?

Léon XIII. — Pas un traître mot.

Guillaume II. — Moi, je ne sais pas l’ita-
hen.

Léon XIII. — Alors, nous continuerons
en français cette intéressante conversa-
tion particulière.

Guillaume II. — Et confidentielle, oar
il est h\en entendu que nul au monde ne
connaîtra le secret de notre entrevue.

Léon XIII. — Pas même le docteur sir
Morell Mackensie, qui a tué votre père, ni
la Deutche Runzschau, qui l’a ressuscité.

Guillaume II. — Mon père était un vrai
gâteux, je l’ai dit et je le réitère. II était
temps qu’il dévissât son billard. Si Mac-
kensie, le dentiste des dentistes, ne l’eut
envoyé ad patres, je crois que Bismarck et
moi nous l’eussions noyé dans le lac do
’Constance...

Léon XlII. — Sentiments des plus admi-
rables et dignes d’un empereur d’Allema-
gne élevé en Angleterre.

Guillaume II. — Votre Sainieté m’ex-
cusera, mais je suis tellement gris que je
vois tout en rouge. Humbert et Crispi
m’ont tant fait boire de champagne ce ma-
tin, que ma tête bat la campagne.

Léon XIII. — Sire, si vous n’étiez pas
pompette, vous ne seriez jamais venu au
Vatican I Car, enfin, je me demande ce que
vous êtes venu chercher ici? Vous êtes
l’hôte de mon ennemi intime, le roi Hum-
bert (que le diable emporte !) et vous ve-
nez, dans une voiture que vous avez fait
venir tout exprès de Berlin, me faire visite
à moi, l’adversaire de Bismarck et de
Crispi! Avez-vous laprétention deme rou-
ler ou désirez-vous que je vous roule?

Guillaume II. — Tais-toi, pape !

Lëon XIII. — Tu me tutoies, gamin !

Guillaume II. — Voyons, ma vieille,
sois calme et inodore. Car, à l’exception
du reporter du Grelot, qui boit des hocks
là-bas dans le coin et qui a braqué sur
nous son phonographe, nul ne saura ja-
mais ce qui s’est passé entre nous...

Crispi (derrière le rideau). — Pirrouït !
Coucou !!... C’est moil Ah 1 le voilà !

Léon XIII. — II signor Crispino ! Ça va
bienrma vieiiie?

Crispi. — Comme vous voyez. Mais,
dites-donc, mon vénérable Pape, allez-
vous bientôt me rendre mon idole, que je
brüle de promener au Borgo, chez les
Carmes et ailleurs. J’espère que vous n’al-
lez pas accaparer mon étoile. Bismarck m’a
confîé l’enfant. C’est à moi qu’il appartient
de le promener dans la « Ville Eternelle »
et dc lui montrer les illuminations que
j’ai fait organiser — sur commande —
histoire d’embêter la France et M. Flo-
quet.

Léon XIII. — Signor Crispino, vous êtes
un... ruffian !

Guillaume II. — Qu’est-ce qu’il a dit?

Crispi. — II dit que zé souis oun houmme
dè zènie.

Guillaume II. — Ma pauv’ vieille, tu
peux t’ fouiller. J’ai appris le frauçais à
Londres, à la cour de ma grand’mère
Whiskeytoria, avec un rédacteur du Fi-
garo, M. Pigeon. II ne faudrait pas me la
faire à l’oseil’e !

Léon XIII. — Voyons, mes enfants, ne
vous engueulèz pas. Je suis, moi, pour la
conciliation... parce que j’ai besoin de tout
le monde. Le roi d’Italie n’ose pas me flan-
quer à la porte. L’empereur d’AlIemagne a
besoin de moi à Cologne et ailleurs. Je
suis plus puissant que vous tous, parce
que, comme Boulanger, je règne sur la ma-
jorité, c’est-à-dire l’imbécillité sociale.
Grâcc à toi, Crispi, l’Italie iait semblant
de porter aux nues l’allié du roi François-
Joseph.

Tout cela, c’est de la blague. — comme
on dit au Chat noir — moi seul je repré-
sente la force! je suis la superstition. La
superstition n’a pas de patrie. Guillaume II
est venu comme jadis la reine Whiskey-
toria, papesse du Royaume plus ou moins
Uni, lécher mes pantoufles. Si je voulais
faireun signe, M. Floquet et M. le marquis
de Rochefort en feraient autant. Je tiens
en mains les destinées du monde, parce
que, tant que la mère des imbéciles ne
sera pas morte, le Pape règnera.

Guillaume II. — Ous .qu’est mon fusil ?
Léon XIII. —Ous qu’est mon goupillon?
(Crispi s’èvanouit. — Rideau.)

Montretout.

ZIGZAGS

La chambre tient à réparer le temps perdu.

Elle se rattrappe de ses silencieuses vacances
par une rentrée tapageuse,rappelant ies scènes
les plus bruyantes de notre histoire parlemen-
taire.

Ribot a parlé comme un véritable modéré
en ribotte, et s’est fait rabrouer d’importance
par Floquet.

Et nous aurons la révision, sans Boulanger,
et après le budget.

II ne faut pas s’étonner de voir les boulan-
gistes accepter cet ajournement sans trop pro-
tester.

— L’argent d’abord ; cette devise n’est point
faite pour déplaire au parti des camelots, qui
constitue, à vrai dire, une fichue camelotte !

X

II pleut des réformes, et nous sommes sous
la gouttière.

Ainsi, on réforme la loi sur les faillites des
commerçants.

C'est bien, en attendant que, par la créa-
tion des sociétés de coopération, on supprime
le commerce, cause unique des faillites.

X

On réforme la loi sur les successions.

G’est bien, en attendant, qu’on supprime
l’héritage et qu’on lui substitue la liberté de
tester, — moyennant des droits de transmis-
sion d’uDe proportionnalité que je ne ferais
pas saler par un diabétique, je vous assure.

X

On autorise le Mont-de-Piété à prôter sur
titres jusqu’à concurrence de 300 francs.

G’est bien, en attendant qu’on appüque le
prôt gratuit sans gages rèvés par Eugène Sue
et Proudbon, et resté, jusqu'ici, à l’état d’u-
topie.

Vous voyez |que je ne ménage par les ap-
plaudissements aux mesures prises dans le
présent, et que, cependant, je ne renie auci.n
de mes principes pourl’avenir.

Libre maintenant aux « Terreurs » du Parti
Ouvrier de me traiter d’opportuniste. Je m’en
fiche.

X

Jack the Ripptr eontinue ses exploits.

C’est, dit-on, un membre des plus actifs de
la Ligne pour la suppression de la proslitu-
tion.

Son procédé est assez semblable à celui
qu’employait l’empire pour éteindre le pau-
périsme, à St-Aubin et à la Ricamarie.

Mais si Jack the Ripper a entrepris de su-
riner toutes les dames d’Angleterre suscep-
tibles d’accorder leurs faveurs à quiconque
leur donne de quoi se payer des rubans et du
gin, — en leur laissant soufiler la ehandelle,
cela va sans dire, — le pauvre diable se rui-
nera en frais de repassage de couteaux, sans
parvenir à ses fins.

X

Allmayer vient d’ètre gratifié de douze ans
de travaux forcés, — la seule chose qu’il n’ait
pas volée en sa vie.

On va maintenant lui coller plusieurs séries
de cinq à six mois de prison pour ses escro-
queries.

Bien drôle 1 la Justice! II y a des moments
où ses balances finissent par paraitre des ba-
lançoires.

X

Sir William Knighton vient de faire cadeau
à la ville de Paris, d’une statue de Sbacke-*
speare.

Boulanger devrût bien se faire une réclame
un peu tapée en ofi'rant à Londres une statue
de Molière.

Gringoirk.
 
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