Gsell, Stéphane: Musée de Philippeville (Paris, 1898)

MUSÉE DE PHILIPPEVILLE 73

d'abord les types classiques de l'époque romaine 'r); puis on tend à
simplifier le travail; les feuilles cessent d'être découpées, les formes
s'alourdissent et nous arrivons par des transitions faciles à suivre à
des chapiteaux que nous ne nous étonnerions pas de rencontrer dans
des églises du moyen âge. Peu à peu l'art romain devient l'art
roman, dont la lente genèse peut aujourd'hui s'étudier en Afrique
mieux que partout ailleurs.

A en juger par le style, le fragment d'arc que nous donnons
ci-contre(2) semble appartenir à l'époque chrétienne. On y voit,

sculpté à relief peu accusé, un enroulement s'échappant d'une sorte
de calice. C'est peut-être le reste d'un ciborium ou dais placé au-
dessus d'un petit autel.

Deux débris de montants en marbre ornés l'un et l'autre d'une
tête de dauphin(3) ont pu faire partie de supports de siège ou de
table(4), mais la chose n'est pas certaine(5).

(1) Fig. i, 3, 5.

(2) Marbre. Haut. om,38, larg. on,,45,
épaisseur om,i6.

(3) Roger, p. 15, n°86; Bertrand, Théâtre,
p. 68.

(4) Conf. Delamare, pl. 25, fig. 9 et 10
(Philippeville) : devants de supports ornés
d'une tète et d'une patte de lion.

(5) Ces objets nous rappellent un passage
d'une inscription mutilée, indiquant des em-

bellissements faits au théâtre (C. I. L., 7994;
conf. plus haut, p. 8, n. 5) : « delphinis Unis
per vias theatri adiunciis. » L'un d'eux a pré-
cisément été trouvé contre le théâtre, rue
Kléber (la provenance de l'autre est inconnue).
Ils auraient pu appartenir à une sorte de balus-
trade bordant un passage qui conduisait au
théâtre. Nous ne donnons ici cette conjecture
que pour ce qu'elle vaut.

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