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RUINES DE BAALBEK. 113

vaises lithographies de Juilien dont les parents, enchantés, font enca-
drer d'or et suspendre aux murs les trop fidèles copies. Les sœurs de
Saint-Joseph et autres religieuses n'auraient, de leur côte, pour exercer
la même influence salutaire sur les jeunes tilles qu'elles élèvent, qu'à ren-
voyer en Allemagne les affreux modèles de tapisserie au canevas qu'elles
leur font imiter, et à remplacer ce pernicieux exercice par l'exécution de
helles broderies à l'ancienne mode du pays. Les mères de famille, que les
exigences de la politesse m'ont forcé, à mon grand déplaisir, de féliciter des
talents de leurs filles, regretteront peut-être, au début, ce retour aux saines
traditions locales ; mais elles ne tarderont pas à s'y réaccoutumer.

En compensation de mes regrets de n'avoir pu rien peindre ni
étudier à l'aise à Damas, je me trouvai très heureux de ma visite aux
ruines de Baalbek. J'en profitai aussi pour prendre quelques sévères
mesures administratives pour la bonne conservation do ces superbes
ruines, et surtout contre la funeste habitude qu'ont prise les visiteurs
d'y faire graver leurs noms sur les murs et les colonnes. Deux mar-
briers, établis sur les lieux mêmes, ont gagné beaucoup d'argent à satis-
faire cette manie ; et pourtant ils travaillaient à bon marché : pour un
medjidié, tout voyageur avait la faculté de faire inscrire son nom sur
les monuments, en grosses lettres; aussi en sont-ils tout couverts; les
caractères les plus variés, les langages les plus divers, les noms les plus
hétéroclites, savants, ministres, ambassadeurs, femmes galantes, commis
voyageurs, français, anglais, allemands, russes, américains, s'y lisent
mêlés parfois aux inscriptions antiques. Les ruines de Baalbek seront
désormais à l'abri de ces profanations de mauvais goût.

Le 27, dans la soirée, nous étions de retour à Beyrouth. Deux
télégrammes, l'un de Bechara Effendi, l'autre de Sadik Bey, nous y
attendaient. Ils nous informaient l'un et l'autre que tous les sarcophages
étaient déjà arrivés à Nébi Ghémoun sans qu'il y eût eu aucun accident
à déplorer, et qu'on espérait, ce jour-là même, achever la construction
 
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