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https://doi.org/10.11588/diglit.5197#0246
CHAPITRE V
LE SARCOPHAGE DES PLEUREUSES1.
I.
S'il est des œuvres d'art qui s'imposent à l'admiration par la grandeur
de la conception, l'originalité des motifs, l'impeccable maîtrise de la fac-
ture, il y en a d'autres qui, malgré leur dépendance étroite à l'égard
de modèles antérieurs, malgré les fautes et les négligences de l'exécu-
tion, s insinuent pourtant dans notre sympathie avec une puissance
irrésistible, captivent par leur grâce et comme par leur beauté morale.
Le sarcophage des Pleureuses est au premier rang de ces œuvres plus
émues qu'habiles ; c'est comme un discours simple, noble et touchant,
dont le sens, un peu trahi par un interprète novice ou pressé, n'en va
pas moins à notre âme, parce que l'artiste y a mis quelque chose de
la sienne.
Le sarcophage, taillé cette fois dans un beau marbre pentélique2,
et plus vaste que ses deux aînés, s'élève sur un socle, d'un profil
élégant et animé qu'on ne connaissait jusqu'à présent que par des
monuments plus tardifs ou plus exigus : naïscoi hellénistiques, sarco-
1. N° 1 du plan (caveau I, étage supérieur), n° aux influences atmosphériques, et il y a lieu de
49 du catalogue Joubin. Atlas, planches IV à XI. croire que notre sarcophage a d'abord été dès-
Relation de Hamdy Bey, p. 6 ; p. 25-29. tiné à l'exposition en plein air.
2. Le Pentélique résiste mieux que le Paros
LE SARCOPHAGE DES PLEUREUSES1.
I.
S'il est des œuvres d'art qui s'imposent à l'admiration par la grandeur
de la conception, l'originalité des motifs, l'impeccable maîtrise de la fac-
ture, il y en a d'autres qui, malgré leur dépendance étroite à l'égard
de modèles antérieurs, malgré les fautes et les négligences de l'exécu-
tion, s insinuent pourtant dans notre sympathie avec une puissance
irrésistible, captivent par leur grâce et comme par leur beauté morale.
Le sarcophage des Pleureuses est au premier rang de ces œuvres plus
émues qu'habiles ; c'est comme un discours simple, noble et touchant,
dont le sens, un peu trahi par un interprète novice ou pressé, n'en va
pas moins à notre âme, parce que l'artiste y a mis quelque chose de
la sienne.
Le sarcophage, taillé cette fois dans un beau marbre pentélique2,
et plus vaste que ses deux aînés, s'élève sur un socle, d'un profil
élégant et animé qu'on ne connaissait jusqu'à présent que par des
monuments plus tardifs ou plus exigus : naïscoi hellénistiques, sarco-
1. N° 1 du plan (caveau I, étage supérieur), n° aux influences atmosphériques, et il y a lieu de
49 du catalogue Joubin. Atlas, planches IV à XI. croire que notre sarcophage a d'abord été dès-
Relation de Hamdy Bey, p. 6 ; p. 25-29. tiné à l'exposition en plein air.
2. Le Pentélique résiste mieux que le Paros