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ELEUSIS. 5

trouvent les ruines d une ancienne tour. Il y avait autrefois en ce lieu des carrières de pierres.
La rivière s'y divise en deux bras considérables, qui se jettent dans la baie de Salamine , l'un
en traversant la plaine de Rharius, vers l'ouest de la colline au-dessus de la ville, et l'autre
à 15oo yards de l'ancien port, du côté de l'est. La route est coupée par plusieurs petits
canaux qui dérivent de ce dernier bras ; ceux-ci manquent d'eau la plupart du temps , excepté
celui qui est le plus près d'Eleusis , lequel coule dans une tranchée profonde , et passe sous un
pont près d'un petit bois d'oliviers, environ 5oo yards avant d'arriver au village moderne.
A trois quarts de mille à-peu-près en avant de cet endroit, on trouve les ruines d'un bâtiment
qui a été élevé sur des arcades, et qui est aujourd'hui rempli de terre et de décombres ; il
était ainsi construit pour laisser les eaux s'écouler dans la baie, lorsque la rivière était sortie
de son lit.

Un peu au-dessous de l'endroit où le Cephissus se sépare en deux bras, s'élèvent deux
chaussées : l'une suit le bord oriental du bras occidental, et se termine vers le pied de la
colline sur laquelle l'acropole d'Eleusis est située; l'autre longe le bord occidental du bras
oriental. Ces levées avaient évidemment pour objet de mettre le delta du Cephissus , c'est-
à-dire, cette partie de terre basse, triangulaire, renfermée entre les deux bras du fleuve
et qui s'élargit du côté de la mer, à l'abri des inondations soudaines auxquelles les débor-
dements de ce torrent donnaient lieu.

A l'extrémité de la première de ces chaussées, on a découvert une caverne que nous pour-
rions regarder, si nous étions disposés à admettre les fables de l'histoire primitive des Grecs,
comme ayant servi de retraite au brigand Procuste ou Polypémon, qu'on dit avoir été
vaincu par Thésée, sur les bords du Cephissus.

A l'ouest de la colline d'Eleusis est un puits qui peut être celui que Pausanias nomme
Callichorus, et auprès duquel les femmes d'Eleusis formèrent les premiers chœurs de danse
en l'honneur de Cérès.

La route de Mégare passe, du côté du nord, au-devant de cette caverne, et traverse le lit
du bras occidental du Cephissus. Un peu au-delà de la rivière est un autre puits, aujourd'hui
appelé Ulica, et que l'on regarde comme le même qui se nommait originairement Anthios,
c'est-à-dire, le puits des fleurs, dont parle Pausanias ; la plaine voisine était probablement la
plaine Rharius, la première terre cultivée de l'Attique. Sur la côte qui borne cette plaine au
sud, est un tumulus qui passe pour un de ceux que Thésée éleva aux Athéniens morts près
de Thèbes.

L'aqueduc qui, dans des temps plus modernes, conduisait à Eleusis l'eau des sources du
montParnès, est un ouvrage très-grossier, et pourrait être considéré comme une production
récente, sans la circonstance qu'aucun fragment antique n'est employé dans sa construction.

La partie nord de la plaine d'Athènes communique avec la grande plaine d'Eleusis par le
passage de Dénia. C'est à travers ce passage que les Lacédémoniens, dans la guerre du Pélo-
ponèse, firent une invasion et s'avancèrent jusqu'à Acharnse, aujourd'hui appelé Menidi. Le
mur qui le défendait peut encore être suivi dans une longueur assez considérable.

Les routes d'Athènes à Thèbes et à Oropus passaient au travers de deux défilés du mont
Parnès, gardés tous deux par les forts de Phylé et de Décélie. Le dernier avait été occupé
dans la dix-neuvième année de la guerre du Péloponèse par les Lacédémoniens, qui de là
mirent à contribution tout le voisinage d'Athènes , et empêchèrent les Athéniens de pouvoir
suivre le chemin sacré pour la procession à Eleusis: on fut obligé de la faire par mer, et
beaucoup de détails de cette cérémonie durent être omis. On trouve encore des ruines de
cette célèbre forteresse. Athènes, qu'on estime en être éloignée de cent vingt stades, est vue
distinctement de ce lieu, ainsi que la partie de la plaine d'Eleusis autour des Rhéti.

Le château de Phylé était élevé sur une hauteur qui dominait le pays ; on peut encore

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