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— 104 —

sont pas inconnus pour pour nous, MM.Begas
et Sussmann-Hellborn, vous aurez une idée
générale de l'exposition prussienne. Seule en
Allemagne, l'école de Berlin a\ec le secours
que lui fournissent les habiles artistes deUus-
seldorf et les peintres domiciliés à Paris,
pourrait soutenir la comparaison avec l'école
bavaroise; il serait même embarrassant de se
prononcer entre elles; car si l'une se distin-
gue par des tendances plus élevées, l'autre,
en s'attachant à la nature, donne à des su-
jets simples, presque vulgaires, une fleur de
naïveté, un charme d'expression, une grâce
exquise et pénétrante que nous ne trouvons
pas au même degré chez sa rivale.

Il ne sera peut-être pas sans intérêt pour
nos lecteurs de pouvoir apprécier, dans un ta-
bleau approximatif, l'importance des envois
des différentes nations aux cinq classes sous
lesquelles on a rangé les œuvres d'art. Les
lacunes et les inexactitudes du catalogue nous
empêchent de rendre cette liste complète;
toute imparfaite qu'elle est, elle pourra sug-
gérer des comparaisons qui ont bien leur
signification.

D'après le catalogue, les œuvres d'art sont
divisées ainsi :

1° Peintures à l'huile.

2° Peintures diverses et dessins.

5° Sculpture et gravure sur médaille.

4° Architecture.

o" Gravure et lithographie.

Le Catalogue confondant sous un même
titre les deux premières classes de l'école
française, nous n'avons pu établir la distinc-
tion que dans les autres écoles. Les Anglais
ont joint à la section d'architecture une cer-
taine quantité de photographies d'après des
monuments, qui grossissent singulièrement le
nombre de leurs envois dans la 4e série. (Ces
photographies s'élèvent au chiffre de 65).



Série 1

2

5

4

5

France

626 (a\

ce série2

215

54

151

Pays Bas

170

10

11

7

4

Belgique

281

(compris

dans la

re série.'



Prusse

98

20

52

10

35

liesse

2

»

2

»

5

Bade

22

1

5

»

1

Wurtember

j 11

5

2

5

5

Bavière

211

45

50

1

12

Autriche

89

51

25

20

7

Suisse

112

55

15

12

10

Espagne

42

»

11

6

1

Portugal

25

»

14

2

5

Grèce

5

4

19

2

2

Danemark

29

6

15

»

9

Suède

si

2

10





Norvège

m

2

»

»

»

Russie

65

11

18

12

6

Italie

5i -

5

97

7

10

Rome



14

61

»

25

Turquie

7

2 '

9

4

5

Egypte

»

26

»



»

Chine

»

5

»



»

Etats Unis

75

0

9



6

Brésil

2

8

1

»

2

Amer. Ccntr.

2

»

»

»

»

Pérou

»

»

1

»

»

Angleterre

105

141

20

155

84

Colonies Angl

aises 15

16

14

1

1



2223

426

652

298

376

J. J. GlHFFREY.

Pour la partie française : J. J. Guiffrey.

ALLEMAGNE -

(Correspondance particulière.)

Bonn.

On vivait ici dans l'espoir de voir bientôt
orné de peintures murales, l'intérieur du
Munster, notre belle collégiale. L'église, une
des plus intéressantes du style roman sur les
bords du Rhin, date, dans ses différentes
parties, de la première moitié du XIe siècle,
puis du XIIe et du XIIIe. La restauration de
l'intérieur et celle de l'extérieur sont bien
soignées. On voit que l'on n'a rien épargné,
quoique le maître-autel, en style roman, ne
réponde pas à notre attente comme ornemen-
tation , le sculpteur n'ayant ni compris, ni
senti le style de l'édifice. Comme de nos jours
la polychromie joue un si grand rôle dans
l'intérieur de nos églises, on s'était décidé à
faire peindre aussi le chœur du Munster. Ce
travail fut confié à M. André Muller, de Dus-
seldorf, et l'on n'avait qu'à se louer de ce
choix, car M. Muller est un peintre conscien-
cieux, imbu du vrai sentiment religieux et
très habile. L'affaire était arrangée avec l'ar-
tiste qui avait déjà fait les esquisses des ta-
bleaux qu'il devait exécuter. Mais, selon l'u-
sage, il fallait l'approbation de l'archevêque.
Celui-ci la refusa carrément en disant qu'il
ne voulait pas qu'on fit de l'intérieur de l'é-
glise une galerie de tableaux. L'artiste eut
beau protester, faire valoir ses raisons, citer
pour exemple les églises de l'Italie, celles de
Munich,les cathédrales deSpireetdeMayence
qui sont ornées de peintures murales dans
le même style que les esquisses présentées,
l'archevêque maintint sa première décision.

Plus tard enfin, à force de démarches, il
paraît qu'il avait consenti à l'exécution de la
plupart des tableaux. On n'eut rien de plus
pressé que d'en avertir M. Muller; mais celui-
ci répondit en termes laconiques qu'il avait
déchiré ses esquisses et qu'il ne se charge-
rait, en aucun cas, de l'ornementation de l'é-
glise. Voilà où l'affaire en est pour le moment.
Grand dommage pour la ville de Bonn si les
peintures ne sont pas exécutées et plus grand
dommage encore si on en adoptait qui ne
fussent pas en harmonie avec le style roman
de l'édifice.

La munificence de notre roi a fait restaurer
le palais électoral dans lequel se tiennent les
différents cours des facultés de l'Université.
L'aile gauche du palais forme la porte de Co-
blentz ou le Stockeuthor dont la façade-sud
est richement ornée, à deux étages, de sta-
tues et de groupes plus grands que nature.

Le rezde chaussée possède quatre groupes:
à droite, la Paix; à gauche, la Guerre, et,
couchées sur le fronton principal, la Religion
et la Charité, à côté de l'écusson électoral.
L'étage supérieur présente, au milieu, la sta-
tue de St. Michel, vainqueur du dragon,
flanquée de deux groupes : la Douceur et la
Concorde, et, sur les coins de l'entablement,
de deux petits génies comme porte-écusson.

Le caractère des statues et des groupes est
celui du temps de Louis XV, c'est à dire le
rococo, l'allégorie portée au comble, mais
montrant une main très habile, un statuaire
connaissant son métier. Les statues étant tout
à fait délabrées, ruinées, il a fallu en faire
de nouveaux modèles pour les restaurer.
Voilà pourquoi plusieurs sculpteurs n'ont pas
osé aborder l'ouvrage sous l'un ou l'autre pré-
texte. Enfin, un jeune statuaire de Cologne,
M. Pierre Fuchs, l'a entrepris et il a parfai-
tement réussi. Il a, d'une manière surpre-
nante, su s'assimiler le style jusque dans ses
moindres détails. Ses modèles furent approu-
vés par les notabilités de l'Université dans le
domaine des Beaux-Arts. Ils ont été exécutés,
en pierre de grès, dans les ateliers de l'artiste,
à Cologne, et M. Fuchs, on peut le dire, a,
par cet ouvrage, ajouté un beau fleuron à sa
couronne. L'effet que font les statues et les
groupes, maintenant qu'ils sont en place, est
beau et monumental, l'ensemble aide puis-
samment au grandiose de la façade du sud
du château. M. Fuchs a été très heureux dans
le renouvellement des groupes et des statues
dont la plupart ne présentaient qu'une masse
informe, comme on peut s'en assurer par les
restes anciens que l'on a conservés. Le sta-
tuaire a rendu le mouvement primitif des
vieux groupes et des statues avec beaucoup
de bonheur, et nous croyons cela plus difficile
que de les refaire tout à fait à neuf selon son
idée et son génie. Il a su rendre les beautés
du style rococo, surtout dans le nu, avec le
vrai sentiment du beau que l'aberration de
ce style nous présente. On doit constater que
l'ouvrage loue son maître. Ajoutons que le
sculpteur a fait ces six groupes, ces écussons
et ces porte-écussons pour 16,000 francs et
en moins de deux ans, deux choses égale-
ment incompréhensibles pour nous.

Is.
 
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