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La paix, la paix, voilà ce qu'il nous faut;
mais qui peut répondre de l'avenir et de la
folie des hommes? Après cinquante années
de paix qui aurait pu croire une guerre pos-
sible en Allemagne? Il paraît, hélas! que de
temps en temps , malgré tous les progrès de
la civilisation dont nous sommes si fiers, la
guerre doit fatalement arriver comme dans la
naturelesoragesetles tempêfes.Necroyons pas
cependant les prédictions sinistres; espérons
pour le bonheur de l'humanité, pour la gloire
et la prospérité des arts et des sciences, que
la furie de s'entretuer ne saisira pas les
hommes comme un vertige pour les entraîner
dans un tourbillon mortel. Nous ne savons
comment nous en somme venus sur ce cha-
pitre; notre Goethe dit avec raison : chan-
son politique, vilaine chanson.

L'esplanade autour de la cathédrale est en
grande partie achevée au côté-est et au côté-
nord; les chantiers obstruant la place vers le
sud, ont presque entièrement disparu, de sorte
que l'on a maintenant aussi une vue libre de
l'édifice de ce côté. La libéralité des bien-
faiteurs ne se lasse pas d'orner l'intérieur de
la nef principale de statues. Dix ou douze ont
été commandées dans ce but à M. Fuchs. Cet-
te besogne sera achevée dans trois ans. Je
crois vous avoir dit que M. Weries a été
chargé d'exécuter six statues.

Le prince royal fera exécuter le vitrail
principal de la façade d'ouest, lequel repré-
sentera le dernier jugement. Nous n'en con-
naissons pas les dessins, mais il faut espérer
que le peintre sur verre auquel on a confié ce
grand ouvrage, saura profiter de l'expérience
acquise dans cet art à la cathédrale, afin que
l'harmonie ne soit 'pas heurtée entre les vi-
traux de la grande nef et des nefs latérales.
C'est une tâche très difficile à remplir, la nef
du côté du nord ayant des vitraux du com-
mencement du XVIe siècle et celle du côté
du sud étant ornée de superbes vitraux pro-
venant des ateliers royaux de Munich. Par
conséquent, on aura à choisir entre le style
primitif de l'église et celui descinque-centistes,
ou bien il faudra inventer, pour ces composi-
tions, un style tenant le milieu entre les deux.
Ce dernier essai offre beaucoup de dangers
et on pourra facilement y échouer, comme
l'expérience l*a déjà prouvé plusieurs fois.
Avant d'abandonner la cathédrale, il nous
faut dire encore quelques mots des ateliers
des tailleurs de pierre nouvellement con-
struits. Ces ateliers sont entièrement clos, de
sorte que môme lorsque les fenêtres sont
ouvertes, il n'y a pas de courant d'air pour
enlever la poussière de la pierre. Il y faudrait

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ment les poumons, qu'en terme moyen les
tailleurs de pierre travaillant à la cathédrale,
n'atteignent pas plus de quarante ans, ainsi
qu'on a pu le constater depuis le commence-
ment des travaux de restauration. Il aurait
fallu construire des hangards, des échoppes
ouvertes avec des panneaux ou des paravents
transportables, car c'est avant tout un devoir
sacré de ménager la vie des hommes autant
que possible.

Chaque jour des voix nouvelles s'élèvent
contre la façon dont on a défiguréplusieursde
nos belles églises par des polychromies de mau-
vais goût. La belle égl ise des Frères Mineus, cel-
les de St Pierre, de St George et de Ste Marie
à Lyskirchen, ont été soumises à ce vandalis-
me. Nous le répétons et nous le répéterons
sans cesse, de tels péchés contre le sentiment
du beau sont impardonnables. C'est à M. le
conseiller d'architecture Essenwein, en ce
moment directeur du Musée germanique de
Nuremberg, que l'on a confié l'ornementation
intérieure de l'église de Ste Marie au Capitole.
Les esquisses qu'il a faites ont été adoptées, et
ont obtenu l'approbation de l'Archevêque;
elles seront donc exécutées. Nous sommes con-
vaincu que l'artiste a trop bon goût pour défi-
gurer celte belle et grandiose église, vrai bijou
parmi nos temples du style roman. Le chœur
de l'église est déjà richement polychromé,
mais par malheur, l'or que l'on y a employé
est peint au blanc d'œuf. Il ne tient pas, le
ciment n'a pas été assez fort. M. Essenwein a
fait également des projets pour la reconstruc-
tion et l'ornementation de l'intérieur de l'é-
glise au grand St Martin, dans le style primi-
tif, pur roman. Ses projets ont été approuvés.
Mais nous demandons pourquoi l'on confie
cette œuvre à un étranger. La ville de Cologne
possède assez d'artistes de taille à l'entre-
prendre. On avait d'abord fait faire des pro-
jets par l'architecte Withase et le peintre
Welter, puis, sous je ne sais quelles influen-
ces, on a changé d'idée et l'on a confié l'ou-
vrage à M. Essenwein. Le vieux proverbe,
« Nul n'est prophète en son pays » aurait-il
donc toujours raison?

Notre société chorale, Maenner-Gesang-
Verein, a fait ces jours-ci une excursion dans
le Hesse-Darmstadt. Elle a donné un concert
à Darmstadt pour concourir à l'érection d'un
monument que l'on va y ériger à un des cé-
.lèbres compositeurs de l'Allemagne, l'abbé
Vogler, mort en 1814 et qui fut le maître de
Meyerbeer et de Charles-Marie Weber. Le
produit de ce concert s'est élevé à 4000 flo-
rins et celui de deux concerts donnésàWorms

pour la restauration d'une église dédiée à
absolument une ventilation très forte, car il j Notre-Dame, a atteint le chiffre de 7000 flo-
n'y a rien de pius nuisible à la santé que la I rins. On doit la restauration de cette église
fine poussière de grès. Celle-ci attaque telle- gothique, bâtie en 1476 dans ses formes ac-

tuelles et tombée en ruines, aux efforts d'un
simple curé, M. Reuss, qui a su trouver les
moyens nécessaires pour la bâtisse et qui
pourra finir maintenant la deuxième tour de
son église. Il nous a montré ce que peut la
ferme volonté d'un homme quand elle travail-
le pour une noble cause. En vingt ans, notre
société chorale, une des plus renommées de
toute l'Allemagne, a récolté dans des buts
publics de bienfaisance, plus de 60,000 tha-
lers, à peu près 240,000 frs. R.

HOTJLiAISroE.

L'école de peinture de Maastricht.

Nous avons parlé, dans notre dernier nu-
méro, de peintures murales découvertes à
Maastricht. A ce sujet, M. Leemans, le mem-
bre de l'Académie des Sciences auquel était
dû la communication , a donné quelques no-
tes intéressantes sur l'école de peinture de
Maastricht. Nous croyons être agréable à nos
lecteurs en leur en communiquant la substance.

L'école de Maastricht est fort ancienne et
jouissait autrefois d'une bonne réputation.
C'est ce qui ressort d'un passage du Perceval
de Wolfram von Eschenbach, où celte école
est citée immédiatement après celle de Colog-
ne. Le vieil auteur dit :

Als uns diu aventiure gicht,
Von Choelne noch von Mastricht
Dechein sciltaere entwurf en baz,
Denn als er ufem orse saz.,

La publication avec texte des peintures
murales récemment découvertes, et qui appar-
tiennent aux plus anciennes et aux plus bel-
les connues jusqu'à présent en Hollande,
pourrait servir de point de comparaison à
celles dont on doit la connaissance à M.M.
Leemans, Janssen, Kist, Moll, Vander Kellen
et autres. En même temps, elle pourrait être
utile aux écrivains étrangers qui, en s'occu-
pant de notre art ancien, se plaignent de ce
qu'il ne reste aucun vestige de ce genre en
notre pays. Waagen, entre autres, dit, dans
son Manuel de peinture, en parlant précisé-
ment de l'école de Maastricht : « Malheureu-
» sèment, à ma connaissance, on n'a con-
» servé dans les Pays-Ras, aucun échantillon
» de peintures murales ou de tableaux de
» chevalet de cette époque. Celle lacune est
» surtout regrettable pour la ville de Maas-
» tricht, dont les artistes, au dire de Wol-
» fram von Eschenbach, auteur du manus-
» ci'it du poème de Perceval, jouissaient
» d'une grande réputation.

La connaissance que l'on possède à l'étran-
ger de l'ancienne école de peinture néerlan-
daise et des vestiges qui en subsistent encore,
est si complètement nulle, qu'un autre écri-
vain renommé, le Dr Ou Schnaase, dans son
Histoire des Beaux-Arts au Moyen-âge, montre
une ignorance absolue de l'art ancien dans
les Pays-Ras. C'est au point qu'il semble ig-
norer l'existence de nos contrées à cette épo-
que quand il écrit : « Rolland ist in dieser
» Epoche noch gar nicht zu nennen. Es war
» selbst physisch erste ini Ensttehen, und
» haute seine Kirchen noch rneistens von
» Holz. Jedenfals ist hier nichts aus so trùher
 
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