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— 117 —

gracieux de son ensemble et surtout par le
délicieux personnage de Marguerite, véritable
perle, forme un des objets d'art les plus sé-
duisants que l'on puisse accrocher aux murs
d'un salon d'artiste ou d'homme de goût. Si
cette œuvre de Koller était venue plus tôt, nul
doute qu'elle eût mis obstacle à la popularité
et à la gloire decertaine Marguerite, dont nous
n'avons jamais compris le succès prolongé.

L'autre est la promenade, sujet complexe,
aux avant plans un peu mous, mais au fond
d'un pittoresque achevé et rendu avec une
incontestable supériorité.

Désormais M. Maes a fait ses preuves : il
déploie dans la reproduction des œuvres mo-
dernes une rare aptitude, un soin qui devient
de la sollicitude, presque de l'orgueil ; je l'en
félicite au nom des artistes pour lesquels il
montre un respect si fraternel et une déférence
si intelligente; je l'en remercie au nom du
public qui lui doit la possibilité, sinon de pos-
séder l'original, du moins de jouir de ce qui
est bien près de l'équivaloir, la pensée qui
l'a inspiré.

(La suite au prochain n°J.

(Correspondance particulière).

Bruxelles.

D'importants travaux de restauration et de
remaniement se poursuivent en ce moment au
musée qui nous apparaîtra, d'ici à quelques
mois, sous un aspect entièrement nouveau.
Tous les amis des arts se féliciteront, sans nul
doute, aveenous, de l'excellente détermination
prise enfin par la commission administrative,
de mettre le local à la hauteur des œuvres
qu'il est destiné à contenir. Etroites et som-
bres, les galeries principales de notre musée
d'œuvres anciennes ont je ne sais quoi de
triste, qui, dès l'abord, dispose peu favorable-
ment le visiteur; et cela est plus important
qu'on ne le pense, car de même que dans un
concert on vent être bien placé pour jouir
complètement du charme de la musique, de
même on doit, dans une galerie de tableaux,
pouvoir apprécier au milieu de toutes les con-
ditions de lumière et d'entourage, les œuvres
des maîtres. Il y avait aussi chez nous toute
une série de salles accessoires, très peu faites
pour servir de salles d'exposition et qui, doré-
navant, seront supprimées. Bref, notre musée
sera digne de la capitale. Pour le moment,et
ceci est un mal nécessaire, les nombreux
étrangers qui traversent Bruxelles pour se
rendre à Paris, sont privés de la vue de tous
les Rubens, qui ne seront plus exhibés que
lorsque le salon spécial qui leur est affecté,
aura reçu les modifications décrétées par la

commission. La lumière sera plus largement
et plus également répartie sur toutes les gran-
des toiles du maître, que l'on verra alors
dans tout leur éclat. Le martyre de Saint Lié-
vin, le Portement de la Croix, le Couronne-
ment de la Vierge, le Christ voulant foudroyer
le monde, figurent en effet au nombre des
plus belles pages de Bubens et peuvent nous
être enviés par les plus belles galeries. Lors-
qu'elles seront mieux éclairées, ces toiles vau-
dront cent pour cent de plus. En attendant
que la salle des Rubens soit ouverte au public,
on a terminé l'installation des œuvres des
maîtres primitifs qui occupent aujourd'hui la
grande salle du Trône, où le Roi fit,l'an der-
nier, la réception du corps d'officiers des vo-
lontaires anglais.

Séparée jadis par de nombreuses cloisons,
cette salle a servi pendant des années à l'ex-
position des tableaux modernes aujourd'hui
transportés au palais ducal. Elle est mainte-
nant débarrassée de ses séparations et ses
vastes parois sont pleinement garnies d'œu-
vres des maîtres du XVe et du XVI0 siècle;
les deux salles précédentes servent à la même
destination. C'est dans l'une d'elles que se
trouve exposé le splendide tableau à volets
de Bernard Van Orley, dont le gouvernement
a faitil yaquelques mois l'acquisition. La dé-
coration des nouvelles salles est simple et de
fort bon goût. Le fond rouge brun adopté
jusqu'ici au musée, a été remplacé par une
teinte d'un gris harmonieux sur laquelle res-
sortent très-bien les tableaux. Une innovation
que nous avons constatée, c'est que plusieurs
œuvres du XV'! siècle ont été entourées de
caisses et mises sous verre. Nous comprenons
parfaitement que l'on cherche à conserver le
plus précieusement du monde les œuvres dé-
licates des Van Eyck, Memlinc, etc. mais
nous doutons qu'elles soient mieux préservées
sous verre que sans verre. Sauf à Londres,
où il est même des œuvres de grande dimen-
sion qui sont mises sous verre, le système
n'est plus guère adopté, et l'on a fini par
comprendre qu'il était en quelque sorte anor-
mal , dans un musée, endroit créé pour la
conservaliou des œuvres d'art, de prendre
des précautions que justifierait précisément
le défaut de soins et de surveillance. Nous
espérons que l'on n'étendra pas le vitrage des
tableaux du musée au grand détriment de leur
bonne exposition et peut être même de leur
conservation, car le soleil donnant dans une
vitre, a évidemment plus de force que donnant
sur le panneau simplement verni. Ni les ri-
deaux, ni les volets, ni les glaces ne sontfavo-
rables à la conservations des œuvres d'art,
l'expérience l'a prouvé. Nous avons vu avec
plaisir, dans les galeries du musée, un certain
nombre de splendides portraits extraits de la

galerie historique, où ils étaient perdus par-
mi les œuvres douteuses qui composent, en
grande majorité, cette subdivision du musée.
Un admirable portrait de Goltzius, par Anto-
nio Moro, les filles de Charles-Quint, splen-
dides portraits de Coello, un portrait du Duc
d'Albe, admirable de simplicité, et d'autres
encore qui sont dignes des pins belles collec-
tions.

Pour tout résumer, le musée aura gagné
fort aux travaux que l'on y exécute et la com-
mission mérite d'être félicitée de la détermi-
nation qu'elle a prise. Mais, après lui avoir
donné l'éloge qu'elle mérite, ne serait-on pas
en droit de lui chercher querelle au sujet de
la collection des plâtres moulés sur l'antique
qui sont déposés au palais ducal et dont l'é-
tude est, depuis des années, interdite aux ar-
tistes? Nous avons entendu des plaintes nom-
breuses à ce sujet et force nous est de conve-
nir qu'elles étaient fondées. Nous ne disons
pas sont fondées, car les galeries des antiques
doivent s'ouvrir sous peu. On s'occupe de
leur donner un entourage par la décoration
du grand vestibule du palais ducal dans le style
pompéien. Les plus beaux antiques seront
placés dans les entre-colonnements et le Lao-
coon sera placé au fond d'une grande niche
qui fait face à l'escalier du musée moderne.
Ces travaux s'exécutent sous la direction de
M. Wellens, président de la commission royale
des monuments.

On a commencé la distribution de la litho-
graphie de M. Van Loo aux souscripteurs de
la tombola delà dernière exposition triennale.
Cette planche qui a eu le tort de se faire at-
tendre pendant sept mois, est très-joliment
dessinée. Elle est exécutée d'après le tableau
de M. Webb, la brouille au jeu. On peut lui
reprocher un peu de mollesse dans la touche,
mais elle est,par contre, très-finement détaillée
et reproduit bien le caractère de l'œuvre ori-
ginale.

Il semble peu probable que l'exposition
d'Anvers reçoive de nombreux tableaux d'ar-
tistes bruxellois. L'exposition universelle nui-
ra, il faut le craindre, au Salon triennal.

Parmi les travaux actuellement en cours
d'exécution, on parle de deux grandes toiles
que M. Van Moer exécute pour le Roi et
qui feront le complément de la grande vue
de Venise du même artiste, dont nous avons
eu l'occasion de parler il y a quelques mois.

H. II.

Nous recevons la lettre suivante de l'ho-
norable M. de Corswarem.

Hasselt le 23 Juillet 1867.

Monsieur le Directeur du Journal des Beaux-Arls.
En reproduisant le testament de Thierri
 
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