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— 112 —

nier, 8 Juillet, en creusant une cave dans une maison
du Bergplas, habitée par M. Ferdinand Vanbutsele
Deneufbourg, les ouvriers trouvèrent, à un mètre de
profondeur, une magnifique urne cinéraire en terre
grise, moitié pleine de cendres humaines, et que fer-
mait à l'orifice, en guise de couvercle, un fragment de
meule de moulin à bras en grès rouge ou arkose, altéré
en partie par l'action du feu.

Grâce à l'intervention intelligente de M. F. Van-
butsele, l'urne fut retirée sauve de la terre, où elle
allait infailliblement être sacrifiée par l'empressement
des ouvriers, qui, sans égard pour le contenant, ne
voient malheureusement jamais, en pareille circon-
stance, qu'un trésor à partager.

En terre grise de pâte grenue, et bien qu'affectant le
type commun des urnes gallo-romaines, techniquement
appelé pot-au-feu ou potiche, notre vase est remarqua-
ble par ses dimensions peu ordinaires, car il mesure
trente-cinq centimètres au plus fort de son renflement,
et surtout par les trois pieds ou pattes qui lui servent
de support.

11 y a quelque trente a quarante ans, lors de la recon-
struction de la maison attenante, du nord, à celle de
M. Vanbutsele, on découvrit, nous assure-t-on, en dé-
combrant le sol, une quantité de vases et de nombreux
fragments de poterie, offrant tous les caractères de
fabrication de l'urne que l'on vient de mettre à jour.
Cette circonstance importante autorise à supposer, que
nous nous trouvons là sur l'emplacement d'un cimetière
à ustion de l'époque romaine, remontant, pour le moins,
au ive siècle de notre ère, où prit fin, dans nos contrées,
ce mode d'inhumation ; fait des plus intéressants pour
les origines de notre ville.

Vraiment, à considérer la magnificence des sites qui
nous entourent, leur nature exubérante, l'abondance
et l'excellence de nos eaux de source, on est obligé de
reconnaître, en face de cette variété infinie de restes
antiques, que notre sol recèle, à partir du silex grossier,
jusqu al'onyx et au bronze merveilleusement ouvrés, que
notre terroir fut une de ces haltes privilégiées, où s'ar-
rêtèrent d'instinct les populations errantes, à l'origine
des sociétés humaines. Nous le proclamons avec convic-
tion , Renaix fut une des localités de la Belgique les plus
anciennement habitées, et l'un des germes féconds d'où
partirent les essaims de notre nationalité naissante.

Il faut féliciter M. Vanbutsele des connaissances spé-
ciales dont il a fourni la preuve en cette circonstance,
et de l'heureuse idée qu'il a eue de doter de sa précieuse
trouvaille le musée d'antiquités locales de M. Joly, où
l'on peut saisir au vif, pour ce qui concerne notre ré-
gion, la marche de l'industrie humaine, à dater de ses
plus primitives ébauches, ainsi que le progrès de la
civilisation, à compter de ses premiers pas.

Disons, en passant, que cette collection nous présente
un fait bien propre à confondre l'orgueil de l'esprit mo-
derne. C'est une quantité d'instruments aratoires et
d'outils divers, trouvés, en 1807, au bois dit le Grand
Plàdâ, sous Flobecq, que l'on croirait forgés d'hier,

tant il ressemblent à ceux en usage de nos jours, ou
plutôt, tant ceux-ci leur ressemblent. La tradition de
cet outillage, sinon l'idée première ou l'invention, re-
monte donc aux Romains, ces grands maîtres en bien des
choses! Nous n'avons fait, dans la spécialité dont il s'agit,
que les copier servilement depuis des siècles, sans rien
innover, et, faut-il l'avouer, nous ne les avons égalés,
ni pour la forme, ni pour l'élégance. Nil sub sole novi,
a dit l'apôtre; c'est là une vérité qui nous frappe à tout
instant dans le domaine de l'archéologie.

(Extrait du journal i'Écito de rknaix, du Dimanche
12 Juillet 1868.)

— Le tome septième des Annales du Cercle archéolo-
gique de ilons vient de paraître. 11 offre un énorme
intérêt pour la province du Hainant par la quantité de
notices qui y sont contenues et par les vignettes qui les
accompagnent.

— L'exposition des Beaux-Arts de Namur mérite de
ne pas passer inaperçue. On y rencontre d'excellents
paysages de Marinus, Tscharner, de Montpellier, Dan-
doy, Russel-Earle, Quinaux, Kindcrmans, Roffiaen,
De Baerdemaecker, Sodaj-, Deschamps et Gillard. Parmi
les peintres d'histoire figurent MM. Bonet, Kalhelin,
Pigeon , (qu'une mort récente vient d'enlever prématu-
rément au monde des arts et à ses nombreux amis)
Prangey et Taquin.

Parmi les dessinateurs , architectes et sculpteurs, se
font remarquer M. M. Marique (le fabuliste namurois),
Barbier, Lemaitre, Dellosse, Tombelle, Balat, Sopers,
Camby, Rosart, Degreny, Luffin, Foller, Bourdon -
De Bruyne, Fallon-Jourdain, Boury, Ar. Dandoy etc.

Nous comptons bien retrouver les principaux tableaux
de cette exposition à celle de Gand qui s'ouvrira le
15 Septembre prochain.

— Un des sujets destinés aux peintures de la salle du
conseil à l'hôlel-de-ville d'Anvers, par le Baron Leys,
a été exposé dernièrement au Cercle artistique à
Anvers. Cette exposition avait attiré une foule nom-
breuse.

— D'après les journaux américains le grand tableau
i de M. F. Pauwels, l'Abolition de l'esclavage, fait dans les

villes d'Amérique une tournée qui n'est qu'une suite
de succès.

— L'exposition triennale de Gaud s'annonce sous les
plus heureux auspices. L'élite des maîtres de l'Europe-
artiste s'y donnera rendez-vous.

— M. J. Van Lerius vient de terminer une charmante
Esméralda.

— S'il faut en croire un journal de Brunswick, le
directeur du musée de cette ville aurait découvert que

| les anciens conservateurs ont indignement volé le mu-
; sée de celte localité et l'ont dépouillé d'une quantité
| considérable d'objets de la plus haute valeur. Celle des
j monnaies romaines enlevées, représente, àelleseule, une

somme de 5-5,000 francs. Nous serions bien aise de savoir
| si l'enquête sera publiée et si les noms des voleurs

seront connus.

— C'est M. Baeckelmans, professeur à l'académie

d'Anvers, qui est l'auteur du plan pour un palais de
justice, plan auquel le jury, dont le rapport est publié
plus haut, propose d'accorder une prime de 2500 francs.

Nécrologie. — Camille Fiers, peintre de paysage,
né à Paris, en 1798, décédé à Aunet. 11 était élève de
M. Paris. ■— Giovanni Bastianini, sculpteur Italien. —
Zvverger, sculpteur danois, élève de Danneker et de
Thornwaldsen. — F. S. Lachenwitz, né en 1820 et l'un
des plus célèbres peintres d'animaux de l'Allemagne. 11
travailja et mourut à Dusseldorf.

— On annonce la mort de M. Waagen, le conservateur
du musée de Berlin et l'auteur d'ouvrages spéciaux sur
les peintres anciens. M. Waagen est mort à Copenhague.

Il vient de mourir, dans le village de Bure, province
de Namur, un artiste d'une grande modestie et d'un
talent qui s'était mûri et fortifié dans le travail et le
calme delà vie concentréeau sein d'une famille aimée. M.
J. B. Pigeon-Rauïs, avait débuté, il y a une vingtaine
d'années, dans la peinture, et serait devenu à coup sûr
un des peintres remarquables de notre école, si des
goûts paisibles et une santé chancelante ne l'eussent
déterminé à vivre à la campagne. M. Pigeon a peint
pour quelques familles des Ardennes des portraits qui
ont été remarqués à nos expositions, par le naturel des
poses et l'originalité réelle de la facture. On trouve de
lui un tableau religieux: l'Institution du Rosaire, à
l'église d'Anhée (Dinanl). C'est une vaste toile où il y a
de l'élégance, de la pensée et une exécution distinguée.

J. B. Pigeon est né où il est mort, à Bure, en 1825.
Ses premières études se firent sous la direction de M. Ma-
rinus; il les acheva avec Vander Haert puis avec Ma-
thieu, né comme lui à Bure. Organisation d'élite, carac-
tère d'une grâce maladive et mélancolique, simple,
modeste et bon , il laissera comme homme et comme
artiste, un souvenir profond chez ceux qui ont pu le
connaître et l'apprécier.

S.

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st. nicolas, tïf. de j. edom.
 
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