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_ 114 —

pas engagés à exécuter le plan couronné »
singulière déduction que nous avouons ne
pas comprendre — le concours étant resté
sans résultat, vous conservez toute liberté
pour agir selon vos intérêts.... — Même si vos
intérêts n'étaient pas d'accord avec une loyale
interprétation de votre programme? Un nou-
veau concours retarderait l'exécution de tra-
vaux urgents? Quelques mois peuvent-ils pe-
ser dans la balance alors que vous attendez
depuis tant d'années et alors qu'il s'agit d'être
justes?Cequeronat'aitàBruxelles?maissi nous
ne nous trompons, les conditions étant
bien différentes. Y a-t-il eu , dans le con-
cours de Bruxelles, un plan qui ait réuni tous
les suffrages, avec l'unique faute de dépasser
le devis? et quand le Gouvernement a pris
un architecte de son choix, l'a-t-il cherché
parmi les concurrents? D'ailleurs, Messieurs,
en admettant que l'on ait commis une mauvaise
action à Bruxelles, cela justifie-t-il la vôtre?

Enfin vous craignez de commettre une in-
justice en permettant aux artistes, par un
nouveau concours, de profiter des idées de
leurs rivaux.

Mais, Messieurs, qui vous obligeait à ex-
poser publiquement les projets, le concours
n'ayant pas abouti? Pas une âme en Belgique,
n'aurait suspecté la décision d'un Jury tel
que celui que vous aviez choisi. Présidé par
l'honneur même, composé de talents et de
consciences à l'épreuve, cette question ne se-
rait venue à l'esprit de personne.

Il n'y avait donc qu'une route à suivre :
celle de la vérité, de la droiture, de la justice
à laquelle le monument sera consacré.

Il fallait ne pas exposer les plans, accepter
les conseils du Jury en majorant largement
la somme primitivement imposée et ouvrir un
nouveau concours. Nous sommes presque per-
suadés que le résultat eût été le même quant
à la palme qui a été remportée ; mais plusieurs
desconcurrentsqui on tété assez consciencieux
pour sacrifier toute la richesse des idées et
de l'ornementation à ce qu'ils croyaient fer-
mement être leur devoir, auraient pu, au
moins, montrer au pays qu'ils savaient con-
cevoir autre chose que ces façades tristes,
froides, plates, crépies qui donneraient une
pauvre idée de l'imagination de nos artistes.
Nous tenons à bien constater ici que nous ne
regrettons aucunement le résultat obtenu com-
me fait. Nous avons admiré avec tout le monde
le beau travail choisi et nous avons été heureux
de saluer, dans son auteur, une jeune et belle
intelligence qui promet beaucoup pour l'art
architectural en Belgique. Mais pour nous,
c'est, avant tout, une question de principe,
et, à ce point de vue, nous ne pouvons assez
blâmer la décision prise. Elle est un reflet
palpable et douloureux de l'esprit de notre

époque. Qu'importe la droiture, si nos intérêts
nous commandent ce parti. Voilà bien nos
mœurs modernes ; l'idée du vrai, du juste
| s'obscurcit d'une façon menaçante pour l'ave-
! nir; ce qu'autrefois les plus osés eussent fait !
I sournoisement, en se cachant, en tremblant
presque, s'accomplit aujourd'hui en plein
| soleil, s'étale dans des documents officiels,
j désolant les consciences délicates et conster-
nant ce qui reste d'hommes altérés de justice
et de vérité.

Ce qui vient de se passer à Anvers détruit |
à jamais la possibilité des concours. Vous \
venez de tuer l'institution sans espoir de la j
! voir renaître. Qui désormais serait encore j
j assez naïf pour ajouter foi à un programme?
! ce n'est plus qu'une affaire de circonstances
ou d'appréciation. Comment! des hommes
de cœur et de talent iraient encore pâlir
pendant des jours et des nuits pour vous en-
voyer des œuvres en parfaite concordance
avec vos conditions? ils accompliraient des
miracles de travail et d'étude, ils compro-
mettraient leur santé et leur vie, il feraient !
des tours de force incroyables de calcul et [
d'activité pour resserrer dans d'étroites limi-
tes ce qu'ils sentent en eux de sève et d'ima-
gination , et tout cela pour aboutir à quoi ?.... j
à ce qu'on leur dise : Triple sot que vous
êtes, pourquoi avez-vous pris au sérieux
cette somme imposée? au lieu de cette froide
grande maison, au lieu de ces locaux in-
complets, mal éclairés, que ne nous pré-
sentiez-vous un élégant palais, à ornements
marqués au coin du goût et delà richesse,
que ne nous donniez-vous des salles spacieu-
ses, de celles qu'il faut à un monument de
l'espèce sous peine d'être inacceptable? Eh ! 1
qu'importe de doubler la somme indiquée?
Nous aurions bien trouvé un argument, un
moyen de vous choisir. Soyez donc de votre
siècle et apprenez à mieux connaître vos con-
temporains; formez-vous, mon pauvre bon- !
homme, le mot conscience n'est plus de notre
dictionnaire, formez--vous ou bien.... restez !
où vous êtes et mourez de faim.

DEUX NOUVEAUX RUYSDAEL.

Dans le Journal des Beaux-Arts, année
1865, p. 175, M. Héris, expert du musée royal
belge, publia un article sur les Buysdael. Un
examen attentif de leurs œuvres et de leurs
signatures lui avait donné la conviction qu'il
existait, outre Salomon et Jacques, un J.
Buysdael, artiste et grand artiste, En second
lieu, la différence d'uge notable qui paraissait
exister entre les deux peintres déclarés frères,
lui fit supposer, que Salomon pouvait avoir
été le père et Jacques le fils. Quant aux œu-

vres signées J.R. enlacés, 1647,-1648ou 1650,
M. Héris ne pouvait admettre qu'elles fussent
de Jacques. Outre que celui-ci devait être, à
cette époque, à peine adolescent et que les
tableaux sont peints avec toute la force et
le talent d'un artiste consommé, l'expert du
musée royal assurait y découvrir une facture
plus ancienne.

Nous allons voir que ces suppositions pour-
raient bien être exactes, du moins en partie.

Nous avons déjà, plusieurs fois, eu l'occa-
sion de parler du remarquable travail d'inves-
tigation accompli par le Dr A. van der Willi-
gensur les artistes deHaarlem et sur ceux qui
firent de cette ville leur résidence continue
ou temporaire. C'est encore aux travaux de
ce savantet patientehercheurque nous devons
les précieuses lumières qui viennent jeter un
jour nouveau sur la famille et l'histoire des
Buysdael. Les faits sont assez exacts et assez
nombreux pour qu'une intéressante monogra-
phie soit publiée sur ces grands peintres.
Quelles étaient, d'abord, les données ancien-
nes? résumons-les rapidement, en prenant
Immerzeel pour base.

Salomon — né une 20° d'années avant son frère , à
Haarlem, probablement élève de Jean van Goven, mort
en 1670.

Jacques — né à Haarlem, d'un père qui fabriquait des
cadres en ébene; l'industrie florissante de celui-ci lui
permit de donner une bonne éducation à son fils. D'après
Houbraken, Jacques apprit le latin et fut bon médecin et
chirurgien dans sa jeunesse, à Amsterdam. 11 dessinait
et peignait très jeune, comme distraction. On ne lui
connaît pas de maître. Il n'y a pas de doute qu'il ait
peint certains sites d'après nature, en Allemagne et en
Suisse. Heureux dans ses travaux et honoré de ses con-
temporains, il mourut en 1681. On assure qu'il est resté
célibataire pour mieux pouvoir soigner son vieux père.

Puis les uns le font naître en 1625 — d'au-
tres en 1655 — ou 1640 ou 1645. — Et c'est
tout.

M. Rammelman Elzevier vint apporter une
première rectification et un premier indice
pour la biographie réelle de Jacques Ruysdael.
Il nous fit connaître que le 29 Janvier 1682,
un acte de la communauté réformée à Amster-
dam, porte que: « Annette Colyns, veuve de
Jacques van Buysdael, demande que quatre
de ses enfants puissent être baptisés, comme
enfants, les susdits n'ayant jusqu'à présent
pas reçu le baptême chrétien, ayant été em-
pêchés par son mari qui était mennonile —
et vu que les frères du quartier ont fait un
bon rapport, cette demande est accordée et
il a été donné un billet au sacristain. Us ont
été baptisés le 50 Janvier 1682 dans l'église-
ouest , par le Ds. Rynsdyk. »

Cet acte détruit l'assertion du célibat de
Ruysdael, il nous apprend que celui-ci vécut
à Amsterdam, qu'il laissa plusieurs enfants,
qu'il était anabaptiste et que sa femme avait
nom Annette Colyns.
 
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