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— 190 —

flièré du fameux groupe de Germain Pilon; ;
mais combien l'œuvre moderne est loin de ce
chef-d'œuvre de la Renaissance française. Les
femmes de M. Guniery, lourdes, disgracieu-
ses, et surtout impudiques, feront le plus
grand tort à la réputation d'un artiste qui
jusqu'ici avait su se maintenir par des quali-
tés incontestables, sinon brillantes, dans un
rang honorable. M. Gumery a une revanche
éclatante à prendre. Il est fâcheux que ce
malheureux groupe soit destiné à perpétuer
sur une place publique le témoignage de sa
défaillance.

Quant au don Pedro, empereur du Brésil,
qui vient de remplacer les femmes de M. Gu-
mery, il fut naguère commandé à M.Elias
Robert par le gouvernement portugais à la
suite d'un concours ouvert à Paris. Rien à
dire de cette statue froide, banale, sinon que
l'empereur porte sur la tète une couronne de
lauriers, ce qui produit un effet bizarre avec
le costume moderne, et a les pieds posés sur
une boule ronde. Nos lecteurs apprécieront
celte ingénieuse innovation.

— Parmi les publications commerciales aux-
quelles le jour de l'an sert chaque année de
prétexte, il en est parfois qui s'élèvent au-
dessus du niveau ordinaire. M. Alph. Lemerre,
l'éditeur de la bruyante pléiade des jeunes
poètes, vient de composer un volume des plus
attrayants par l'union de l'art et de la poésie.
Quarante eaux-fortes dues à nos artistes les
plus renommés, servent d'illustration à qua-
rante sonnets. Nous ne citons personne parce
qu'il faudrait citer tout le monde; mais on
comprendra combien la variété peut ajouter
d'attrait à une semblable publication. Il n'est
pas sans intérêt de dire que ce livre de luxe
(prix : 50 fr.) est tiré à petit nombre. Cent
cinquante exemplaires sont réservés aux au-
teurs et à la presse et trois cent cinquante
seulement mis dans le commerce. À l'heure
où ces lignes paraîtront, les planches seront
détruites.

— M. Ch. Blanca été nommé membre libre de
l'académie des Beaux-Arts eu remplacement
de M. Waleski. Le talent et le caractère de
l'éminent critique méritaient depuis longtemps
cette consécration publique. Nous sommes
heureux de le reconnaître ici même où nous
avons récemment discuté et critiqué avec
toute impartialité le dernier ouvrage de M.
Ch. Blanc.

— Les nouvelles de l'hôtel des ventes sont as-
sez mauvaises. Les prix restent généralement
bien au dessous de ceux de l'année dernière.
Il y aurait peut-être lieu d'examiner si certai-
nes enchères n'étaient pas réellement trop
exagérées pour se soutenir; mais il parait
qu'indépendamment de cette considération,
les capitalistes ne se risquent pas, comme à

la veille de graves événements. Attendons à
demain.

J. J. GlilFFKEY.

Malzéville, près de Nancy, Il Décembre 1868.

Monsieur le Directeur,

Les travaux entrepris par l'Administration
des ponts et chaussées pour la canalisation
de la Moselle, depuis Trouard jusqu'à Thion-
ville, viennent d'amener la découverte de
divers objets antiques sur le sol et dans les
environs de l'ancienne ville gallo-romaine de
Scarpone. Au mois d'Octobre dernier, des
ouvriers fouillant le lit de la Moselle pour
établir un radier destiné à déverser les eaux
du ruisseau de Dieulouard dans la rivière,
trouvèrent, à la profondeur de trois mètres,
une ancre de bateau en fer, haute de plus d'un
mètre. Immédiatement au dessous, ils aperçu-
rent un corps rond qui leur parut être un tuyau
de conduite pour les eaux.Quelques coups de
pioche donnés avec précaution, mirent à dé-
couvert la jambe gauche d'une statue de
bronze qui mesurait 0™ 8o° de longueur. On
se mit de nouveau à la recherche et on trouva,
tout près de là, le bras droit de la même sta-
tue. Ces objets furent immédiatement trans-
portés au bureau des ingénieurs établi à
Dieulouard et devinrent, pour les curieux, et
les archéologues, l'objet d'un attentif exa-
men. Appelé un des premiers à juger de l'im-
portance de cette découverte, je reconnus
tout d'abord, que j'avais sous les yeux les dé-
bris d'une statue de Vénus dont le travail ap- I
partenait aux plus beaux temps de la statuai-
re romaine. L'attribution que je lui don-
nai ne me semble pas douteuse. En effet,
de toutes les divinités du paganisme, Vénus
est la seule qui, d'ordinaire, est représentée
entièrement dépouillée de vêtements. La jambe
gauche avait un mouvement de llexion pro-
noncé qui indiquait que la statue portait sur
la jambe droite. Malheureusement le pied
manquait. A son point d'attache à la jambe, se
trouvait une déchirure qui montrait que la
statue avait été arrachée violemment du pié-
stal où elle se trouvait placée. Quelques tra-
ces d'un instrument contondant signalaient,
par des méplats, les moyens de destruction
qui avaient été employés; un heureux hasard
a préservé la main de tout dommage. Or on
sait que, le plus souvent, cette partie délicate
manque dans les statues antiques. Mesuré de-
puis son extrémité jusqu'au métarcarpe, le
médius de celte main a 0m, 12e de longueur,
ce qui permet de supposer que la statue en-
tière avait environ 2m 50 e de hauteur. Le
pouce et l'index sont éloignés l'un de l'autre
de 0m 2e seulement, et ils ont dû saisir une

fleur, un fruit, un miroir ou quelque autre ob-
jet de petite dimension. Si cet accessoire
avait été conservé, on aurait pu déterminer
sûrement la signification que les anciens
avaient voulu donner à cette statue.

Des fouilles ultérieures ont été organisées
sur ma demande, pour retrouver ce qui
! manque à notre Vénus ; mais elles n'ont abouti
à aucun résultat. Il était d'ailleurs fort diflicile
d'étendre beaucoup le champ des recherches.
Les fondations d'une des piles du pont du
chemin de fer étaient à deux mètres seulement
de distance et leur première assise s'élevait
à 1 mètre 75 c. au-dessus de la fouille. La
nécessité de maintenir la stabilité de la voie
de fer exigeait qu'on ne prolongeât pas l'af-
fouillement de ce côté.

La présence d'une ancre juxtaposée aux
bronzes dénote, ce me semble, qu'un bateau
a sombré en cet endroit et que les objets d'un
grand poids qu'il contenait ont été précipités
au fond de l'eau.

Au commencement du siècle dernier, il y
avait, en ce lieu, un pelil pont et un bac des-
tiné à établir une communication entre les
deux rives.

Il est probable qu'au temps de l'occupation
romaine cet élat de choses existait déjà. La
voie romaine de Rheims à Metz qui est en-
core la route de Melz aujourd'hui, longe en
cet endroit la rivière, et des restes de travaux
de défense très importants, témoignent que
dans i'antiquilé, plus encore qu'à notre épo-
que, cette localité était occupée par une po-
pulation nombreuse.

Chaules Courisault.

Pour la partie française : J. J. Guiffrey.

Vienne. — Les Sept Sacrements de Frédé-
ric Overbeck ont été exposés dans celte ville
et y ont excité un grand enthousiasme. L'œu-
vre magistrale du maître a rencontré là comme
partout de fervents admirateurs dans toutes
les classes du public.

— Genelli, mort récemment à Weimar, a
laissé un œuvre aussi considérable qu'estimé.
Cctœuvre sera prochainement exposé à Vienne.

— Lors de la dernière exposition d'œuvres
d'art dans notre ville, il y a été acquis pour
80,094 florins de tableaux, sans compter qu'un
grand nombre de commandes y ont été faites.

Leipzig. — Le Kunstverein de cette ville
vient, de fêter le centième anniversaire de
Koch par une exposition de tout l'œuvre de
ce grand maître.

Berlin. — Une nouvelle publication ayant
pour objet les célèbres peintures murales de
Kaulbach, parait en ce moment chez l'éditeur
Duncker.

— Le monument triomphal qui va être érigé
 
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