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LA PYRAMtDE D'OUDJËBTËN.
A une sente exception près, ta série des titres proprement dits commence toujours par te mot
très imprévu a . On attendrait pour te moins -a—, bien qu'aucune reine de l'Ancien Empire
ne porte ce titre qui n'a rien de royat; mais ici ta forme féminine du mot n'est jamais employée.
H doit y avoir une raison spéciale pour qu'une reine d'Egypte se dise K prince n et mette ce titre
en tête de tous ceux qui tui sont attribués officiellement, avant même celui de crfemme du rohi.
.te crois trouver l'explication de ce fait curieux dans la situation politique de l'époque : nous
sommes à l'apogée du développement de la féodalité, au moment où celle-ci va amener la cbute
de la vieille monarchie memphite et éveiller les rivalités entre les plus puissants des grands feu-
dataires. 11 serait naturel que le roi, sentant le danger, eut, voulu s'assurer l'appui d'une de ces
provinces déjà à demi autonomes en épousant la seule héritière d'un des grands nomarques.
Il faudrait, alors admettre que le système d'hérédité était le même dans les grands fiefs (pie
dans la famille royale, que le pouvoir était toujours censé être aux mains d'un homme, et que
quand la succession revenait à une femme, celle-ci devait en même temps prendre les titres mas-
culins, comme plus tard Hatsbepsou se qualifie de roi des deux Égvptes, et non de reine. Le cas
devait être assez rare, car nous n'en possédons pas d'autre exemple. Nous ne savons pas non plus
dans quelle partie du pays pouvait se trouver le fief supposé d'Oudjebten.
^ ^ K femme du l'oi-, accompagné souvent du qualificatif habituel ^ * ^_, est le titre le
plus fréquent des reines d'Egypte; aussi n'y a-t-il pas lieu de l'étudier spécialement ici. 11 est à
remarquer qu'Oudjebten ne s'intitule jamais, comme la plupart des reines, et qu elle ne
doit donc pas être considérée comme appartenant à la race royale; ceci concorde avec la suppo-
sition faite ci-dessus relativement à son origine. L'absence du titre ^ est très explicable,
même si Oudjehten a donné le jour à l'héritier du trône, son mari ayant encore régné plus d'un
demi-siècle après sa mort à elle.
Les autres titres, dont le sens précis nous échappe encore, se retrouvent les uns ou les autres
dans les titulatures des reines de l'Ancien Empire :
^ . grande favorite (?).
^7 ? celle qui voit l'Horus-Set (le roi).
^ , la suivante d'Horus.
Le seul titre non identifiable se termine en le reste du mot a disparu.
. ÉnJr *
Le nom même d'Oudjebten ^ J n'a pas, à ma connaissance, d'analogue dans l'onomas-
tique égyptienne; la signification n'est pas déterminable pour le moment.
La table d'offrandes (voir pi. XIII, s), au-dessus de laquelle se dressait autrefois fa stèle, est
restée à sa place primitive, et a été à peine endommagée. Elle est faite d'un gros bloc rectan-
gulaire d'albâtre, épais de o m. 5o, posé sur le dallage et complété du côté Est par un escalier
LA PYRAMtDE D'OUDJËBTËN.
A une sente exception près, ta série des titres proprement dits commence toujours par te mot
très imprévu a . On attendrait pour te moins -a—, bien qu'aucune reine de l'Ancien Empire
ne porte ce titre qui n'a rien de royat; mais ici ta forme féminine du mot n'est jamais employée.
H doit y avoir une raison spéciale pour qu'une reine d'Egypte se dise K prince n et mette ce titre
en tête de tous ceux qui tui sont attribués officiellement, avant même celui de crfemme du rohi.
.te crois trouver l'explication de ce fait curieux dans la situation politique de l'époque : nous
sommes à l'apogée du développement de la féodalité, au moment où celle-ci va amener la cbute
de la vieille monarchie memphite et éveiller les rivalités entre les plus puissants des grands feu-
dataires. 11 serait naturel que le roi, sentant le danger, eut, voulu s'assurer l'appui d'une de ces
provinces déjà à demi autonomes en épousant la seule héritière d'un des grands nomarques.
Il faudrait, alors admettre que le système d'hérédité était le même dans les grands fiefs (pie
dans la famille royale, que le pouvoir était toujours censé être aux mains d'un homme, et que
quand la succession revenait à une femme, celle-ci devait en même temps prendre les titres mas-
culins, comme plus tard Hatsbepsou se qualifie de roi des deux Égvptes, et non de reine. Le cas
devait être assez rare, car nous n'en possédons pas d'autre exemple. Nous ne savons pas non plus
dans quelle partie du pays pouvait se trouver le fief supposé d'Oudjebten.
^ ^ K femme du l'oi-, accompagné souvent du qualificatif habituel ^ * ^_, est le titre le
plus fréquent des reines d'Egypte; aussi n'y a-t-il pas lieu de l'étudier spécialement ici. 11 est à
remarquer qu'Oudjebten ne s'intitule jamais, comme la plupart des reines, et qu elle ne
doit donc pas être considérée comme appartenant à la race royale; ceci concorde avec la suppo-
sition faite ci-dessus relativement à son origine. L'absence du titre ^ est très explicable,
même si Oudjehten a donné le jour à l'héritier du trône, son mari ayant encore régné plus d'un
demi-siècle après sa mort à elle.
Les autres titres, dont le sens précis nous échappe encore, se retrouvent les uns ou les autres
dans les titulatures des reines de l'Ancien Empire :
^ . grande favorite (?).
^7 ? celle qui voit l'Horus-Set (le roi).
^ , la suivante d'Horus.
Le seul titre non identifiable se termine en le reste du mot a disparu.
. ÉnJr *
Le nom même d'Oudjebten ^ J n'a pas, à ma connaissance, d'analogue dans l'onomas-
tique égyptienne; la signification n'est pas déterminable pour le moment.
La table d'offrandes (voir pi. XIII, s), au-dessus de laquelle se dressait autrefois fa stèle, est
restée à sa place primitive, et a été à peine endommagée. Elle est faite d'un gros bloc rectan-
gulaire d'albâtre, épais de o m. 5o, posé sur le dallage et complété du côté Est par un escalier