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Jéquier, Gustave; Ägypten / Maṣlaḥat al-Āṯār [Hrsg.]
Le monument funéraire de Pepi II (Band 2): Le temple — Le Caire, 1938

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https://doi.org/10.11588/diglit.36873#0012
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LE MONUMENT FUNÉRAIRE DEPERI IL

Ce sont donc deux cuites et non un seui, qui s'organisent devant ie tombeau royai, deux cuites
très différents l'un de l'autre et exigeant ia création de iocaux appropriés : pour ie repos de
l'âme du roi, une stèie fausse porte et un autei d'offrandes, formant ie point centrai d'un groupe
de petites saiies où un personnel qualifié peut réciter les offices funéraires dans ies conditions
ies pins favorables; pour ies fidèles, de vastes espaces ouverts, en dehors du temple proprement
dit, accessibles à un pubiic nombreux qui pourra y célébrer des fêtes en l'honneur du roi-dieu
et lui apporter ses offrandes, ainsi que des magasins suiïisants pour conserver ies dons ainsi
recueillis.
Ce n'est pas ici le lieu de discuter l'évolution et les variations de ces deux cultes dont, à
défaut de textes précis, les ruines des temples funéraires de l'Ancien Empire découverts jusqu'à
ce jour nous permettent d'entrevoir les phases successives. Suivant leur destination, les édifices
se groupent, prennent leur place dans l'ensemble; les locaux où devaient se dérouler les grandes
cérémonies, accessibles à un public relativement nombreux étaient encore, sous la 1V^ dynastie,
réunis dans un même bâtiment avec les salles du culte intime, du véritable service funéraire.
Plus tard, ces deux groupes cherchent à se dissocier^), à marquer chacun son caractère spécial,
tout en restant l'un à coté de l'autre, et tendent déjà à déborder de l'enceinte sacrée qui rap-
pelle l'unité du monument primitif. Enfin au cours de la VP dynastie, l'évolution continue et
aboutit à un plan plus rationnel, dont le plus remarquable exemple se trouve être précisément
celui de Pepi II : le temple proprement dit se dresse seul à l'intérieur du plan de l'enceinte,
tout contre la pyramide, tandis que le reste des édifices est rejeté en dehors et ne forme plus
en réalité que l'aboutissement de la longue avenue montant du fond de la vallée et dont l'autre
extrémité s'appuie à un bâtiment spécial, sorte de propylées. Sous le Moyen Empire, à en juger
d'après le temple de Senousrit P', le seul dont le plan ait pu être relevé, nous retrouvons la
même disposition que sous Pepi avec cette seule différence qu'une deuxième enceinte détermine
une zone ayant sans doute un caractère moins sacré que celle du temple intime et renferme
le temple public, si l'on peut appeler ainsi la grande cour avec ses dépendances, ainsi que les
tombes des membres de la famille royale.
L'histoire du temple funéraire royal s'arrête avec l'invasion des Hyksos. Au Nouvel Empire,
la séparation est complète entre le tombeau et le temple, celui-ci étant désormais construit sur
le modèle des temples de tous les dieux égyptiens. Seul le plus ancien, celui de Deir el Bahari
conserve encore quelques vestiges du plan et du décor abandonnés.
Le principe qui a servi de point de départ au système des sépultures royales memphites est
commandé par la vieille croyance à la survivance de l'âme dans le tombeau, et les développe-
ments successifs du plan montrent la persistance de cette théorie, toujours dans la même ligne.
Le dogme héliopolitain, essentiellement différent, a pu déterminer dès la IV" dynastie la forme
pyramidale du tombeau royal et, un peu plus tard, la décoration intérieure du caveau, mais
malgré sa puissance et son influence toujours grandissantes, il n'a modifié en rien les formes et
les dispositions du temple funéraire et de ses annexes. 11 en est de même des autres doctrines
funéraires locales qui groupaient autour d'elles de nombreux adeptes et dont, on ne remarque
O Cette démarcation apparaît très nette dès Shepseskaf où le petit temple est en pierre tandis que 1a grande cour et
l'avenue sont des constructions en briques (JéQuiER, Le Aias/aLes? p. i3 à 17).
 
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