supériorité qu’elle avait conservée près d’un demi-siècle ; et
si le nom ééEcole pouvait convenir généralement à la Gra-
vure, certes il appartiendrait à la France, sinon par droit
d'aînesse,au moins par le grand nombre de ses artistes, ainsi
que par celui des étrangers formés sous la direction des siens;
et, encore, par la beauté des ouvrages dont elle peut se glo-
rifier en particulier.
11 semblerait donc naturel, en suivant l’ordre des tems et
des lieux, d’établir, dans cet ouvrage, des divisions de gra-
veurs italiens, allemands, hollandais, flamands, français , an-
glais , etc.; ce qui, sous un autre point de vue, reproduirait
les Ecoles de peinture. Mais plusieurs motifs s’opposent à cet
arrangement : d’abord, tel artiste paraîtrait devoir être classé
dans la division indiquée par sa naissance; et, cependant, il
aura cultivé la Gravure, passé sa vie arlielle, acquis sa répu-
tation, enfin terminé sa carrière, en tout autre lieu que sa
patrie. Dans quelle catégorie, alors, faudra-t-il le placer,
pour savoir où le prendre, ou pour que la classification ne
soit pas erronnée ? En voici quelques exemples pris au hasard :
Corneille Cort,
né en Hollande,
est
mort
à
Rome.
Les deux Sadeler,
nés à Bruxelles,
sont morts à
Eerdse.
Gilles Sadeler,
né à Anvers,
est
mort
à
Prague.
Gérard Edelinck,
né à Anvers,
est
mort
à
Paris.
Corneille Bloémaert,
né à Utrecht,
est
mort
à
Rome.
Louis Chéron ,
né à Paris,
est
mort
à
I^ondres.
Picart le Romain,
né à Paris,
est
mort en
Hollande.
François Vivarès ,
né à Lodève,
est
mor
à
Londres.
J.-G. JEU le,
né à Kœnisgberg,
est
mort
à
Paris.
Ce dernier, fixé à Paris depuis l’âge de dix-neuf ans, y a
acquis son talent, mérité la réputation dont il jouit, formé
des élèves pour tous les états policés, y est mort le patriarche
de la gravure et le doyen des graveurs de l’Europe; et, par