DUPLESSI-BERTÂUX,
Jure et ce geste militaire qu’il a su donner
à ses figures, même les plus petites et les moins
apparentes. Sous sa pointe spirituelle et do-
cile , ainsi qu’à la voix du général qui com-
mande , tout paraît s’animer dans les sujets
guerriers qu’il traite : les lignes se forment et
s’étendent ; les bataillons les plus éloignés font
distinguer leur manœuvre et leur tenue; les
escadrons se heurtent dans la poussière et la
fumée; les chevaux hennisent, fendent l’air en
blanchissant leurs mors d’écume ; et l’admira-
teur de ces prestiges est ému lui-même en
voyant le feu du canon, qu’il croit entendre à
ses oreilles ; tant il est vrai que l’artiste véri-
tablement né tel, se peint toujours dans ses
ouvrages ! f
Bertauoc doit être regardé comme un digne
rival des Leclerc, des La Belle et des Callot :
la France a droit de s’honorer d’un tel maî-
tre, et la postérité, qui le verra de plus loin que
nous, l’apprécierabien mieux encore. Silacri-
tique avait à lui faire un léger reproche, ce
serait d’avoir fait ressembler quelques fois à
des balles de coton, et ses nuages et sa fumée:
défaut qui n’était pas un manque de goût chez
lui, mais tenait plutôt àlaprestesse desamain,
qui l’empêchait, en quelque sorte, ou ne lui
donnait pas le teins d’étudier certaines parties
de scs travaux.
Jure et ce geste militaire qu’il a su donner
à ses figures, même les plus petites et les moins
apparentes. Sous sa pointe spirituelle et do-
cile , ainsi qu’à la voix du général qui com-
mande , tout paraît s’animer dans les sujets
guerriers qu’il traite : les lignes se forment et
s’étendent ; les bataillons les plus éloignés font
distinguer leur manœuvre et leur tenue; les
escadrons se heurtent dans la poussière et la
fumée; les chevaux hennisent, fendent l’air en
blanchissant leurs mors d’écume ; et l’admira-
teur de ces prestiges est ému lui-même en
voyant le feu du canon, qu’il croit entendre à
ses oreilles ; tant il est vrai que l’artiste véri-
tablement né tel, se peint toujours dans ses
ouvrages ! f
Bertauoc doit être regardé comme un digne
rival des Leclerc, des La Belle et des Callot :
la France a droit de s’honorer d’un tel maî-
tre, et la postérité, qui le verra de plus loin que
nous, l’apprécierabien mieux encore. Silacri-
tique avait à lui faire un léger reproche, ce
serait d’avoir fait ressembler quelques fois à
des balles de coton, et ses nuages et sa fumée:
défaut qui n’était pas un manque de goût chez
lui, mais tenait plutôt àlaprestesse desamain,
qui l’empêchait, en quelque sorte, ou ne lui
donnait pas le teins d’étudier certaines parties
de scs travaux.