4-20 LETTRE A MONSIEUR HUARD.
tus l’ont blessé, sans doute. Il a cru voir les gens de
lettres attaqués dans cette phrase ; il a cru devoir les
défendre, et, pour jeter, avec plus de succès, de la dé-
faveur sur l’ouvrage, employer une ironie élégante,
mais fine et déguisée. Je rends justice à sa manière
d’écrire, et l’humeur, si j’en pouvais avoir, ne me ren-
drait aveugle ni injuste.
Qu’en pensez-vous , Monsieur ? s’il en fallait juger
d’après Nlr. Pellissier, la génération actuelle, plus ins-
truite , il en faut convenir, et bien plus tôt éclairée que
la précédente , n’aurait-elle pas ( soit dit sans l’of-
fenser) , acquis en prétentions tout ce qu’avaient en
modestie les bonnes gens du tems passé? Et la pru-
dence ne devait-elle pas empêcher votre rédacteur qui
appartient encore à la jeune classe, de prendre un ton
aussi tranchant et aussi leste , avant d’avoir bien exa-
miné si ce qu’il allait dire était exact? Il a préféré faire
de l’esprit en m’appliquant le mot connu : Vous êtes
orfèvre, M. Josse! Qu’a-t-il prouvé? qu’il n’était lui-
même rien moins qu orfèvre , et qu’il fallait cependant
l’être un peu, pour savoir distinguer ce qui n’est que
plaqué d’avec l’argenterie véritable. On lui peut donc
dire avec Boileau : Mais vous , pour en parler, vous y
c o ni laissez-vous ? Il rappelle aussi la réponse faite à un
lettré pédant et fat, qui demandait à un homme très-
simple, la signification des trois mots, obole, faribole,
parabole. — Obole ! ce que vous valez, lui fut-il ré-
pondu froidement • faribole / ce que vous dites ; para-
bole ! ce que vous ri entendez pas.
Je me garderai bien d’appliquer à M’ . Pellissier la
tus l’ont blessé, sans doute. Il a cru voir les gens de
lettres attaqués dans cette phrase ; il a cru devoir les
défendre, et, pour jeter, avec plus de succès, de la dé-
faveur sur l’ouvrage, employer une ironie élégante,
mais fine et déguisée. Je rends justice à sa manière
d’écrire, et l’humeur, si j’en pouvais avoir, ne me ren-
drait aveugle ni injuste.
Qu’en pensez-vous , Monsieur ? s’il en fallait juger
d’après Nlr. Pellissier, la génération actuelle, plus ins-
truite , il en faut convenir, et bien plus tôt éclairée que
la précédente , n’aurait-elle pas ( soit dit sans l’of-
fenser) , acquis en prétentions tout ce qu’avaient en
modestie les bonnes gens du tems passé? Et la pru-
dence ne devait-elle pas empêcher votre rédacteur qui
appartient encore à la jeune classe, de prendre un ton
aussi tranchant et aussi leste , avant d’avoir bien exa-
miné si ce qu’il allait dire était exact? Il a préféré faire
de l’esprit en m’appliquant le mot connu : Vous êtes
orfèvre, M. Josse! Qu’a-t-il prouvé? qu’il n’était lui-
même rien moins qu orfèvre , et qu’il fallait cependant
l’être un peu, pour savoir distinguer ce qui n’est que
plaqué d’avec l’argenterie véritable. On lui peut donc
dire avec Boileau : Mais vous , pour en parler, vous y
c o ni laissez-vous ? Il rappelle aussi la réponse faite à un
lettré pédant et fat, qui demandait à un homme très-
simple, la signification des trois mots, obole, faribole,
parabole. — Obole ! ce que vous valez, lui fut-il ré-
pondu froidement • faribole / ce que vous dites ; para-
bole ! ce que vous ri entendez pas.
Je me garderai bien d’appliquer à M’ . Pellissier la